Si les sangliers ont pris l’habitude de venir dans votre jardin, c’est qu’ils y trouvent des ressources alimentaires plus faciles d’accès que dans les bois. Quand un jardin est assimilé à une zone de nourrissage, il constitue souvent une étape fréquente voire quotidienne selon les saisons. Comble de l’horreur, il peut être adopté et partagé par plusieurs hardes. C’est gratifiant, certes mais c’est rapidement insupportable. Vous pouvez dans un premier temps, avec quelques gestes simples, essayer de rendre votre jardin moins attractif.
Ce sont toujours les parties les plus arrosées et paillées qui sont les plus attractives : pelouse, potager, verger, massifs… Imaginez qu’en plein été, lorsque les sols sont secs et que la nourriture est rare, un jardin bénéficiant d’un arrosage automatique où l’humidité est constante et la vie du sous-sol grouillante, représente un véritable El Dorado pour les sangliers, un pays de cocagne ! C’est la même chose en hiver quand les sols sont gelés. Ils viennent chercher chez vous des nourritures diverses, sous la forme de racines, bulbes, petits rongeurs, gastéropodes, champignons, vers, baies, noix, fruits qui rentrent tous au menu de ces omnivores opportunistes.
Les dégâts causés par les sangliers sont généralement dus au fouissage qu’ils effectuent avec leur groin. Ils sont toujours plus étendus lorsqu’ils sont le fait d’une harde constituée de plusieurs individus. A l’inverse, s’il s’agit d’un mâle solitaire, ils sont moins étalés, mais malheureusement souvent plus profonds. Il faut dire que la tête énorme du sanglier, qui mesure près du tiers de la taille du corps est parfaitement adaptée pour creuser des tranchées. Lorsqu’il fouille le sol avec son groin, elle agit comme un soc de charrue. Les puissants muscles de son cou lui permettent de retourner des quantités considérables de terre. Il est ainsi capable de creuser des trous de 20 à 40 cm de profondeur dans les sols meubles s’il a senti quelque chose d’intéressant en profondeur, et jusqu’à 10 cm dans des sols gelés. D’un coup de groin, il peut retourner des pierres pesant entre 40 et 50 kg !
Voyons en images, comment la bête s'y prend :
Attention à ne pas confondre les dégâts avec ceux d’un blaireau peuvent être parfois similaires, mais généralement plus localisés et moins profonds. Il s’agit de trous et non pas de galeries. Le problème du blaireau c’est qu’il est capable de creuser légèrement sous le grillage pour pénétrer dans le jardin. Ses lieux de passage, relativement petits (sol excavé et grillage courbé vers le haut) constituent des brêches que les sangliers peuvent facilement élargir.
Le blaireau, fait lui aussi des dégâts et ouvre des brêches dans le grillage.
Une manière simple et rapide de réduire les visites de sanglier est de programmer les arrosages à l’aube plutôt qu’en soirée. Ainsi la terre ne reste pas humide toute la nuit. Elle devient moins attractive au plus fort de leur période d’activité, essentiellement nocturne. Vous pouvez également réduire les dégâts au pied des arbres, dans les massifs et éventuellement dans les petites pelouses, en fixant solidement sur le sol des treillages de maçonnerie. Reliés les uns aux autres par du fil de fer, recouverts par l’herbe ou le paillis, ils empêchent efficacement les animaux de labourer le sol.
Treillis de maçon, posés au sol.
Les jeunes arbres fruitiers et les petites plantations isolées peuvent être protégés par une "cage" en grillage, fixée au sol par un ou deux piquets. Cette protection parait fragile, mais elle est relativement efficace pour empêcher les sangliers de fouiller le pied des jeunes arbres et de déteriorer leurs racines. Elle permet également de garder à distance les animaux de la ramure, ce qui évite qu'ils ne tirent sur les branches pour manger les fruits. Ce faisant, ils sont capables de déraciner les jeunes sujets. Les arbres adultes plus solidement implantés, sont moins menacés.
Les sangliers ont fouillé la périphérie de la cage, mais pas l'intérieur. Ouf !
Enfin, vous pouvez réduire l'humidité superficielle du sol en installant des puits d'arrosage au pied des arbres et des arbustes à partir de tuyau de PVC ou de grosses gaines électriques. C'est particulièrement bien adapté pour les vergers et les massifs ornementaux d’arbustes. Enfoncés de 30 à 40 cm dans le sol, ils permettent de faire arriver l'eau directement en profondeur sans humidifier la surface. Si vous faites des arrosages manuels, versez l’eau directement dans le puit. Si vous êtes équipé d’un système d’arrosage automatique, faites plonger les goutteurs dans le puit à l’aide de tuyaux capillaires spéciaux.
Puit d'arrosage profond fabriqué avec une vieille gaine électrique.Le goutteur plonge dedans.
Un conseil encore, évitez la présence de zones marécageuses dans votre jardin. En effet, il suffit d'un peu d'eau et de boue pour créer une souille parfaite où tous les sangliers du coin se retrouveront pour un grand moment de bien-être et de convivialité. La preuve :
Une pelouse retournée par les sangliers est généralement simplement décapée. Il suffit de reposer les mottes à plat sur le sol, de les tasser fortement avec le pied et d’arroser généreusement pendant les jours qui suivent, pour qu’elles reprennent leur place sans dommage, à condition que le travail soit fait rapidement après les dégâts. Néanmoins il est difficile de retrouver un sol parfaitement plat. Il est fréquent de devoir en plus, combler quelques zones restant à nue par un terreautage suivi d’un semis de graines de gazon (quand c’est la saison). Dans les potagers ou les vergers, il n’y a pas grand-chose à faire de plus que niveler le sol. Pour information, les dégâts causés par les sangliers ne sont pas pris en compte par les assurances. A moins peut-être d’avoir contracté une clause spéciale mais il en existe peu ou pas du tout.
En fouillant dans les pelouse, les sangliers arrachent les mottes de gazon, comme un décapage.
Si vous êtes amenés à croiser des sangliers dans votre jardin, faites attention. Dans son milieu naturel, le sanglier prend la fuite à l’approche de l’homme avant que celui n’ait généralement eu le temps de le repérer. Et c’est d’ailleurs au bruit des sabots sur les feuilles mortes ou de son corps dans les herbes que l’on détecte généralement sa présence, avant même de l’apercevoir. Dans les jardins, on constate au contraire, qu’à force d’y patrouiller, ils gagnent en assurance, et deviennent de moins en moins craintifs. Les aboiements de chien ou vos cris, si vous les apercevez, ne les feront pas forcément partir, surtout la nuit. Cependant lorsqu’une laie accompagnée de ses marcassins pressent un danger elle peut se montrer dangereuse et charger, de même, qu’un adulte blessé ou simplement mal luné. A ce propos, signalons que les soies du dos qui forment une petite crinière chez les mâles adultes, se hérissent lorsque l’animal est agité. Tout comme sa queue (qui n’est pas en tire-bouchon) se relève alors qu’il la porte bas en temps normal. Enfin en cas de stress, il claque violemment des dents en émettant un son caractéristique. Voilà trois indices qu’il est judicieux de savoir repérer, afin de connaitre l’état de fébrilité d’un animal et d’anticiper les éventuelles charges défensives. Cela dit, si les sangliers ont un odorat et une ouïe très développés, leur vue est relativement faible. Ainsi ils ne sont pas capables de reconnaitre un humain se tenant debout à plus de 15 m d’eux. Méfiance quand même, car le sanglier possède une tête volumineuse, prolongée par un groin allongé appelé boutoir et doté de défenses (canines du bas) longues de 10 à 12 cm chez le vieux mâle adulte.
Détail des défenses sur un jeune mâle adulte.
Elles sont constamment aiguisées par leur frottement sur les canines du haut (grès) lors de la mastication.
On voit bien le système d'affûtage des défenses qui s'aiguisent sur les grès
La morphologie massive et trapue confère au sanglier une puissance et une force phénoménale. Tout comme il est capable de forcer et soulever les grillages qui n’ont évidemment pas été conçus pour résister à ses assauts, il peut sans mal, à l’aide de ses défenses aiguisées comme des bistouris, vous éventrer d’un coup de boutoir, du genou jusqu’au nombril, lorsque, se sentant en danger, il charge. Les chasseurs connaissent bien le danger mortel que représente pour eux et pour leurs chiens, une charge de sanglier. Lors des battues, quand l’animal est acculé (au ferme) il n’est pas rare quand dans ce dernier face-à-face, les chiens courants soient blessés ou éventrés. Il existe d’ailleurs pour eux des gilets de protection spéciaux. En cas de rencontre inopinée avec un sanglier dans votre jardin, ne faites pas le malin et rentrez vous mettre à l’abri. Ceci est plus ou moins un ordre.
Nous sommes une entreprise de paysagisme, et beaucoup de nos clients ont des problèmes avec les sangliers. Afin de protéger leurs jardins, et éviter les saccages, nous avons mis au point, après une longue période d'essais laborieux, un système de renfort de grillage discret, écologique, durable et robuste qui résoud le problème des dégâts causés par les sanglier. Il est facile à mettre en oeuvre et se révèle très efficace en stoppant les intrusions du jour au lendemain. Il s'agit d'un système de ceinturage destiné à empêcher les animaux de lever le grillage. Nous ne vendons pas de matériel, mais nous vous proposons de télécharger une notice explicative qui vous expliquera clairement comment poser notre ceinturage de manière à le rendre 100% efficace. Tout le matériel nécessaire à la mise en place du dispositif est disponible dans le commerce, vous pouvez le poser vous-même (pour moins de 1€ de matériel / mètre linéaire de grillage) ou le faire installer par un professionnel ou un bricoleur.
La notice est un document au format PDF de 45 pages avec 60 photos explicatives, qui illustrent étape par étape la pose du dispositif. Il est disponible en téléchargement sécurisé. Vous pouvez désormais régler le problème des sangliers par vous-même !
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