Il existe une vie en dehors du monde anthropisé et il n'y a pas que nos jardins et les champs cultivés qui peuvent être impactés par la prolifération des sangliers. En cas de surpopulation, il est probable que les milieux naturels soient eux aussi durement éprouvés.
Les sangliers font partie intégrante de la biodiversité et à ce titre, comme tous les êtres vivants qui la composent, ils jouent un rôle prépondérant dans le maintien de son équilibre. Mais lorsque leurs populations s’accroissent au point de devenir proliférantes, la question se pose de l’impact de celles-ci sur le milieu. Des études existent sur l’impact de la présence du sanglier sur son milieu, mais peu de choses sur les conséquences de la prolifération. De plus, les résultats, faute de protocoles et de durées identiques, mais aussi à cause des incertitudes quant à la taille réelle des cheptels présents sur les zones étudiées, peuvent s’avérer contradictoires. Il est difficile de tirer des conclusions savamment documentées, mais on peut quand même tenter une humble analyse.
De par son mode de vie, et notamment ses déplacements à travers différents biotopes, sa taille imposante et son mode de nourrissage par retournement du sol, le sanglier est parmi les animaux dont la présence et l’activité provoquent l’un des plus forts impacts sur les mileux naturels d’Europe occidentale. Ceci ne veut pas dire pour autant qu’il est nécessairement négatif. Au contraire, il a sa toute place dans les biotopes qu’il occupe et participe à leur équilibre écologique. Néanmoins, lorsque les populations explosent, comme c’est le cas depuis plusieurs années, la densité d’animaux au kilomètre carré augmente, provoquant en toute logique un accroissement de la quantité de nourriture nécessaire pour rassasier les hardes, et une augmentation des fouilles pour la trouver. Cela n’est évidemment pas sans effets directs ou indirects, sur la faune, la flore et le sol.
Le sanglier perturbe la vie du sol en effectuant ses fouilles - (Image: akNakNak-Pixabay)
L’impact de la présence des sangliers sur la flore se caractérise à deux niveaux. L’animal joue un rôle prépondérant dans la dissémination des graines. Celles qu’il ingère et qui réapparaissent dans ses fèces, et celles qui s’accrochent à son pelage. Dans les deux cas, ses déplacements parfois lointains, provoquent l’éparpillement naturel des semences. Il est intéressant de noter qu’au pied des arbres où le sanglier vient se frotter, le nombre de graines au sol peut être jusqu’à 40% supérieur qu’ailleurs. Cependant, il semble que la prolifération n’a que peu d’impact, bien que cela soit difficile à mesurer à court terme puisque de nombreuses graines ont des durées de dormance de plusieurs années. Le risque est de déplacer des espèces nouvelles dans des environnements favorables où elles pourront se développer rapidement et devenir envahissantes. C’est le cas notamment dans les secteurs où la végétation a été modifiée brusquement (bucheronnage, incendie…) et où les équilibres sont fragiles.
Même s’il est omnivore, le sanglier se nourrit en grande partie de végétaux : fruits à coque, bulbes, racines… Une augmentation de la densité d’animaux peut provoquer une diminution de la population de plantes directement ingérées mais aussi des graines aptes à la germination, et conduire à une réduction de la régénération naturelle. C’est ce que l’on nomme l’impact direct. Par ailleurs les fouissages effectués par les sangliers et le labourage qui s’en suit augmentent la mortalité des semis de printemps. C’est l’impact indirect. De manière générale, il semblerait que la présence du sanglier favorise l’augmentation du nombre d’espèces florales (annuelles, vivaces et graminées compris), diminuant de fait la densité des espèces dominantes. Tout cela est plutôt posistif, mais cela peut varier selon les zones géographiques.
Dans les zones fortement fréquentées la vie du sol est très affectée - (Image: Sebastian Ganso-Pixabay)
Comme sur la flore, la présence du sanglier a un impact direct et indirect. Il consomme tous les gastéropodes, oisillons et petits rongeurs qui lui tombent sous le groin.
Nid et oeufs de faisan sur le sol - (Image: Emilian Robert Vicol-Pixabay)
Mais l’impact indirect est sans doute le plus important. Les fouilles détruisent les nids des oiseaux nichant sur le sol (bécasse, perdrix, faisan, tétras, rouge-gorge, rossignol, gélinotte, busards, engoulevent…), mais aussi le gîte des lièvres, les pontes de batraciens ou de reptiles, ce qui peut impacter fortement les populations en cas de prolifération.
Levreau tapi dans les herbes - (Image: Prierlechapelet-Pixabay)
De manière plus insidieuse, en consommant massivement les glands, faines et autres graines, il exerce une pression concurrentielle directe sur les petits rongeurs, ce qui peut provoquer la diminution de leur nombre. Par effet de domino, en Espagne, on a constaté une réduction des populations de chats sauvages, car ceux-ci s’en nourrissent directement. Il semblerait également que la présence massive de sangliers modifie les déplacements des chevreuils sur un territoire donné et qu’elle peut même les inciter à l’abandonner. Enfin, à l’inverse, la prolifération de sangliers peut favoriser l’augmentation des populations qui se nourrissent des marcassins, comme le lynx, l’ours ou le loup. Double effet dans la chaîne alimentaire !
Les sangliers se nourrissent de beaucoup d’invertébrés vivants dans le sol, notamment les lombrics. De plus leur activité incessante de fouissage provoque la diminution de la litière forestière à cause du phénomène de minéralisation (comme pour le labourage agricole). Ceci peut avoir des conséquences sur l’activité et la biomasse microbienne ou bactérienne, mais aussi des collemboles et autres arthropodes constituant la pédofaune. Il semble avéré que dans les zones fouillées par les sangliers on constate une diminution notable de la teneur en éléments minéraux et donc de la fertilité chimique du sol. Le labourage engendre également, par le processus de minéralisation, une augmentation moyenne de 23% de la libération de CO2 stocké par le sol.
Une espèce de collembole parmi d'autres - (Image: Philippe Garcelon-Foter - CC BY)
Même si aucune étude n’a mis en lumière les conséquences de la prolifération des sangliers à propos de l’impact de l’espèce sur le biotope, on peut logiquement conclure, après avoir lu ces quelques lignes, qu’elle est sans doute plutôt négative.
Sources:
"Le sanglier, une menace pour la biodiversité ?" – (M. Vallée – F. Lebourgeois – E. Bauttet – S. Saïd – F. Klein)
"Impact du sanglier sauvage sur les oiseaux nicheurs en Provence" – (F. Roda)
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