Dossier complet jardin et sangliers

 

La peste porcine porcine africaine en France : haro sur les sangliers !

Depuis septembre 2018, plus de 800 cas de sangliers sauvages contaminés par la peste porcine africaine (PPA) ont été découverts en Belgique. Si d’énormes efforts ont été faits par les autorités belges afin d’éradiquer la maladie, la France a tout de même décidé d’édifier une clôture le long de la frontière et d’établir une zone blanche dans le but d’empêcher l’intrusion de tout animal malade dans le pays. Pour le moment, la maladie n’a pas passé la frontière, mais c'est au prix d'une éradication totale des populations de sangliers dans les zones concernées.

 

Chasseur sanglier

Dans les zones blanches, la pression de chasse est totale - (Image: BO31555-Foter - CC BY-NC-ND)

 

La peste porcine africaine, qu'est-ce que c'est ?

La peste porcine africaine a été décrite pour la première fois au Kenya en 1921. C’est une maladie provoquée par un virus ADN de la famille des asfarviridés. Elle affecte la plupart des suidés domestiques et sauvages (sauf les suidés africains type phacochère ou potamochère) en provoquant un syndrome fiévreux hémorragique fatal dans la plupart des cas. Cette maladie n’est heureusement pas transmissible à l’homme mais peut causer des pertes économiques considérables à la filière porcine en raison de son taux de mortalité important (80%) et des restrictions commerciales imposées aux pays impactés. La maladie est classée danger sanitaire de première catégorie en France, et il n’existe aucun vaccin contre cette infection.

La maladie se transmet par contacts directs entre les animaux, ou indirect via les fèces ou un aliment contaminé. Les tiques du genre ornithodoros sont également des vecteurs importants. Le virus est très résistant et reste actif dans les sécrétions, les excréments et les produits issus de porcs contaminés (viande, déchets…) pendant plusieurs mois. Dans les élevages, la propagation à partir du sang, mais aussi du matériel souillé (bottes, outils, véhicule…) est fulgurante.

 

Peste procine africaine, le retour en force

A partir des années 60, la peste porcine africaine a fait plusieurs apparitions en Europe, mais elle toujours été rapidement éradiquée, sauf en Espagne et au Portugal, où des foyers ont subsisté jusqu’en 1995, et en Sardaigne, où elle est présente depuis 1978. C’est en 2007 que la maladie est réapparue sur le continent européen, par la Géorgie, sans doute à cause d’un chargement de viande contaminée. Elle s’est ensuite disséminée à travers les pays à une vitesse moyenne de 350 km par an, essentiellement par le fait de l’activité humaine plutôt que par la contamination des animaux sauvages entre eux. En 2014 la PPA fait une entrée fracassante dans l’Union Européenne par la Pologne et les pays baltes, puis la République Tchèque, la Hongrie, avant d’arriver en Belgique où elle a été décelée en septembre 2018. La maladie est également très présente en Asie.

 

La peste porcine aux portes de la France !

Inquiètes de voir la peste porcine à quelques kilomètres seulement de la frontière, les autorités françaises, soucieuses de préserver la filière porcine nationale n'ont pas tarder à réagir. Une clôture grillagée a été érigée le long de la frontière belge en quelques mois seulement, derrière laquelle ont été définies des zones blanches, depuis les Ardennes jusqu’en Meurthe et Moselle sur près de 100km2. Ces zones tampons sont étroitement surveillées et les activités forestières y sont restreintes. Elles sont également soumises à une pression de chasse sans précédent (battues, tirs de nuit…) dans le but d’y éradiquer la présence des sangliers, sans distinction d’âge ou de sexe, et d’éviter les contaminations. L'éliminatation des cadavres via des plate-formes d'équarrissage agréées est suivie de près. Tous les élevages de France sont soumis à des règles sanitaires afin d'éviter tout problème.

 

Articles connexes :

Battue administrative sanglier La battue administrative, arme de destruction massive du sanglier

Pour tenter de réguler les populations de sangliers dans les zones fortement impactées par leurs dégâts, les préfets ont la possibilité d’organiser des battues administratives. Des opérations coup de poing et de grande envergure, durant lequel l’objectif est de tuer le plus possible d’individus.

 

Retour au sommaire :