Les lieutenants de louveterie sont des bénévoles, nommés par les préfets, après acte de candidature, pour une durée de cinq ans. Auxiliaires de l’Etat, ils sont conseillers techniques de l’administration pour les problèmes de gestion de la faune sauvage, et en particulier des nuisibles. Ils sont responsables d’une ou plusieurs circonscriptions sur lesquelles ils sont préposés à la régulation des animaux nuisibles, et dans l’intérêt public, à leur destruction s’ils sont susceptibles de causer des dégâts. Ils sont assermenté et peuvent constater les infractions à la police de la chasse dans leur circonscription. Ils jouent un rôle dans la surveillance des maladies animales (rage, tuberculose bovine, brucellose, echinococose...), le comptage des animaux, la protection et le sauvetage de la faune sauvage...
Emblème de la louveterie française -
Les lieutenants de louveterie sont tenus d’entretenir à leur frais, quatre chiens courants exclusivement réservés à la chasse au renard et au sanglier, ou bien deux chiens de déterrage (pour débusquer dans leur terrier les renards, blaireaux…). Pour tenir ces chiens en haleine, ils ont le droit de chasser le sanglier à courre, deux fois par mois, dans les forêts domaniales de leur circonscription, sans toutefois avoir le droit de tirer sur les animaux (sauf en cas de danger pour ses chiens ou pour lui-même).
L’origine de la louveterie remonte à Charlemagne par le capitulaire de 813 qui crée les luparii (louvetiers). Comme son nom l'indique, son but originel était de réguler les populations de loup qui représentaient un danger direct (prédation) ou indirect (rage) pour les populations. L’institution a perduré sous diverses formes à travers les âges, jusqu’à être transformée au cours du XX ième siècle à cause de la disparition progressive des loups.
Aujourd’hui, leur principale activité consiste à conseiller les représentants de l’Etat sur la question de la régulation des animaux nuisibles (sangliers, renards, corvidés, ragondins...) et à mettre en oeuvre les moyens de lutte lorsqu'il y a lieu de le faire. Avec l’augmentation des densités de sanglier, ils sont en première ligne dans la lutte contre la surpopulation et les dégâts qu’elle occasionne. Ils jouent notamment le rôle difficile de conciliateur avec le monde agricole, excédé par les dégâts causés par les sangliers. Leurs principaux leviers d’action sont les battues administratives, le piégeage ou de campagnes de tirs nocturnes dont ils proposent la mise en place aux préfets et maires. C’est à ces derniers que revient seul le droit de les autoriser, mais ce sont les lieutenants de louveterie qui les organisent, les commandent et les dirigent. Ce sont eux qui en rédigent ensuite les procès-verbaux destinés rendre compte des résultats de ces opérations.
Dans l’exercice de leur fonction, les lieutenants de louveterie sont exonérés des règles de la police de la chasse du 1er août 1986, et sont autorisés à utiliser des moyens habituellement interdits à la chasse (tir depuis un véhicule, lunettes de nuit…).
Toutes les prérogatives des lieutenants de louveterie impliquent une excellente connaissance de la vie et des mœurs des animaux sauvages, ainsi que de grandes compétences cynégétiques (règles de sécurité, législation spécifique…). Dans l’exercice de leur fonction ils doivent avoir sur eux leur commission et leur insigne justifiant de leur qualité. Leur tenue est conforme à un arrêté ministériel de manière à être identifiés facilement.
En cas de problèmes posés par la prolifération des sangliers, ce sont les interlocuteurs à privilégier pour obtenir des informations fiables sur la situation locale ainsi que des conseils avisés. D'autant que leur mission de service public exige de leur part mesure et objectivité. Gardez cependant toujours à l’esprit qu’il s’agit d’agents bénévoles qui vous consacrent une partie de leur temps libre.
Articles connexes :
La battue administrative, arme de destruction massive du sanglier
Pour tenter de réguler les populations de sangliers dans les zones fortement impactées par leurs dégâts, les préfets ont la possibilité d’organiser des battues administratives. Des opérations coup de poing et de grande envergure, durant lequel l’objectif est de tuer le plus possible d’individus.
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