Faut-il tailler les fleurs fanées du dipladenia ?
A l'instar du rosier, et peut-être encore davantage, le dipladenia est un gros producteur de fleurs. Mais demande-t-il pour autant le même entretien, à commencer par la taille des fleurs fanées ?
Le dipladenia, tailler ou ne pas tailler les fleurs fanées ?
Quand on dit que le dipladenia ne nécessite que peu d'entretien, cela signifie en premier lieu que malgré le nombre impressionnant de fleurs que la plante est capabales d'émettre durant les six à sept mois où elle fleurit, il n'est pas nécessaire de les tailler après leur fanaison. En effet, la plante est dite "autonettoyante", c'est-à-dire que les fleurs tombent naturellement après qu'elles ont flétri, comme le font d'ailleurs nombreux hybrides de camélias, de pétunias ou de pelargoniums. C'est une des particularités tant recherché par les selectionneurs : une floraison longue et sans entretien.
Une fois fanée, la fleur du dipladenia tombe par terre - (Image : Bio Jardin Services)
La toilette intime du dipladenia
La plupart des cultivars de dipladenia que l'on trouve dans le commerce, à commencer par toutes les obtentions horticoles de type "Sundaville", "Diamantina", "Bella", "Summerstar", "Opale" ou "Tourmaline" sont des hybrides issus du "Dipladenia sanderi" et sont autonettoyants. C'est d'ailleurs là un des secrets de leur longue et opulente floraison, car non seulement les fleurs fanées tombent naturellement, mais elles sont rapidement suivies par tout le pédoncule qui la portait, incluant le calice et les organes sexuels, pistil et ovaires compris. Tout ce beau monde se détache de la tige à la base du pédoncule et tombe à son tour par terre, laissant sur la plante une petite cicatrice discrète. Pas de montée à graine, pas de dispersion d'énergie, toute la vigueur de la plante est concentrée sur la production de fleurs. Efficacité maximale !
Si bien que le travail de nettoyage consiste d'avantage à balayer régulièrement le sol autour de la plante afin de ramasser les fleurs fanées, dont les pétales sont soudés et qui restent donc entières, ainsi que les pédoncules qui portent les ovaires avortées. Un entretien qui n'a donc rien à voir avec la taille scrupuleuse des roses fanées, destinée à favoriser le prolongement des floraisons, et à empêcher le développement des fruits
Le pédoncule reste sur la plante quelques jours après la chute de la fleur- (Image : Bio Jardin Services)
Autonettoyage du dipladenia, le revers de la médaille
On a donc bien compris que ce processus d'autonettoyage permet à la plante de fleurir massivement et sans dicontinuer. A partir de là, pas besoin d'avoir fait dix ans d'études en botanique pour comprendre que si le dipladenia perd ses fruits avortés, il n'est pas capable de produire des graines et donc de se reproduire naturellement. Eh non, la plupart des dipladenias vendus dans le commerce sont totalement stériles et ne peuvent être multpipliés que par reproduction assexuée et végétative, à savoir le bouturage. Chaque cultivar est un clone, reproduit de boutures en boutures à partir d'un même pied-mère, chaque bouture devenant en grandissant un potentiel pied-mère pour une génération suivantes de clones.
Le pédoncule tombe à son tour. On distingue le calice et le reste du pistil, qui en dépasse - (Image : Bio Jardin Services)
Autonettoyage du dipladenia, la face de la médaille
Bien évidemment, dans la nature, les dipladenias et les mandevillas sont capables de produire des graines et de se reproduire par voie sexuée. Chaque fleur se transforme alors en long et fin follicule qui contient les semences, semblables à ceux du catalpa. Au fil de la saison la plante se couvre de ce qui ressemble à des haricots, qu'il faut tailler, ou non, selon que l'on trouve cet ornement joli ou non. En tout cas, c'est du boulot... C'est l'apanage des dipladenias et surtout des mandevillas botaniques (existants à l'état naturel), qui n'ont pas été hybridés par les horticulteurs. On retombe alors dans les exigences du rosier : tailler les fleurs fanées pour éviter la montée à graine et favoriser de nouvelles floraison, ou bien trouver du charme aux follicules et les laisser se développer.
Un mandevilla couvert de follicule. On aime... ou pas. - (Image : Ewen-Cameron-Wikimediacommons)
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