Cultiver le dipladenia en pot

Peu rustique, le dipladenia ne résiste pas à des températures de l’ordre de -5°C, voire moins selon les conditions d’exposition et la nature du sol. C’est pourquoi la plupart du temps, on le cultive dans un pot afin de pouvoir hiverner à l’abri du gel durant l’hiver. Pour qu’il s’y plaise, il faut bien sur être aux petits soins, car à l'état primaire, c'est une liane sauvage qui n'est pas destinée à être mise en cage.

 

Dipladenia : le pot lui va si bien

Bien qu’à l’état naturel le dipladenia (ou mandevilla) soit une liane volubile extrêmement vigoureuse qui peut atteindre cinq à six mètres de hauteur, il s’acclimate parfaitement à la culture en pot, à condition de lui prodiguer les soins nécessaires. D’autant que la plupart des cultivars vendus sous l’appellation « dipladenia » sont des obtentions horticoles buissonnantes qui ne dépassent guère un mètre de hauteur, voire moins pour certaines variétés compactes. Évidemment, entravés par les parois du pot, mêmes les grands mandevillas grimpants n’atteignent pas ces dimensions vertigineuses, néanmoins ils peuvent s’y plaire, atteindre deux à trois mètres de hauteur,vivre de nombreuses années et fleurir abondamment à condition de leur prodiguer des soins attentifs.

 

Dipladenia sanderi

Un dipladenia sanderi, tout petit buisson ! (Image: Brian104-F-2 )

 

Pour aller plus loin : Dipladenia et mandevilla, semblables mais différents

 

Quel pot et quel substrat pour le dipladenia ?

Prévoyez un pot suffisamment grand pour que la plante puisse étaler un réseau racinaire conséquent. C’est la condition de départ pour une bonne croissance. Vingt centimètres de diamètre et de profondeur pour les espèces compactes et trente à quarante pour les grimpantes sont un minimum, sachant que plus les racines auront d’espace, plus la plante se développera. A la fin du 19ème siècle, les mandevillas grimpants étaient les clous du spectacle des expositions botaniques, formant de gigantesques voutes palissées fleuries, le tout étant rendu possible par la taille non moins gigantesque des pots dans lesquels on les plantaient.

Placez au fond du pot un lit de billes d'argile de manière à drainer les excès d’arrosage car le dipladénia déteste avoir les racines dans l’eau stagnante. Coiffez le drain avec un feutre de géotextile afin que les billes ne se mélangent pas au terreau et que les racines n’aillent pas s’y loger, puis remplissez le pot avec un substrat riche et drainant, type terreau à géranium en y ajoutant un tiers de sable. Ajoutez-y quelques poignées de billes d’argile afin d’éviter que le substrat ne se compacte avec le temps sous l’effet de l’arrosage.

 

Dipladenia vendu en pot

Les mandevillas de grande taille sont vendus avec des pots de gros diamètre et un tuteur intégré (Image: Wikimediacommons)

 

Quel support pour le dipladenia ?

Les espèces compactes n’ont pas besoin de support. Elles forment un petit buisson érigé, qui se développe peu mais reste très florifère.

Les espèce semi-grimpantes ont besoin d’un support léger afin de porter leur 150 à 200 cm mètre de croissance. A défaut, les tiges non tuteurées retomberont en cascades, ce qui donne un effet esthétique gracieux qui peut être recherché dans le cadre des suspensions.

 

Dipladenia sans tuteur

Un dipladenia sanderi (semi-grimpant) à qu'on l'on retire le tuteur, ça donne ça... (Image: Bio Jardin Services)

 

En revanche, les plantes vendues sous l’appellation « mandevilla » sont à priori des espèces grimpantes, des lianes volubiles qui s’enroulent autour de leur support, comme le haricot ou l’ipomée. Ils ont donc besoin d’un tuteur, et pas trop frêle si possible. La plante étant démunie de crampons ou de ventouses à l’inverse du lierre ou de la vigne vierge, elle ne peut donc pas grimper sur un support désespérément plat, comme un mur. Il lui faut donc un tuteur ouvert autour duquel elle peut tourner, toujours dans le sens anti-horaire. Pour cela, soit vous placez le pot au pied d’un support existant (mur muni d’un treillis, pergola, etc.) soit vous installez au moment de la plantation des tuteurs directement dans le pot. Au départ, il est important de délier les lianes une à une et de les installer manuellement autour ou au sein du futur tuteur. Faute de support, comme toutes les plantes grimpantes laissées pour compte dans un pot, et comme on l’a évoqué précédemment, le mandevilla se transforme en plante rampante. Placé en suspension, dans un pot décoratif, il retombe en de longues et impressionnantes cascades fleuries qui sont du plus bel effet.

 

Dipladenia en pot avec un tuteur

Placer un tuteur pour un Dipladenia sanderi compact qui n'est pas grimpant est inutile... (Image: Michael Rivera-WK)

 

L'arrosage du dipladenia

Si le dipladenia résiste plutôt bien bien à la chaleur et à la sécheresse, ce n’est pas à proprement parler une plante de jardin sec. Tout au plus son endurance lui permet-elle de tenir le coup lorsqu’un ou deux arrosage ont été oubliés par un jardinier trop distrait ou parti en vacances durant l’été. C’est une plante tropicale et subtropicale qui apprécie les ambiances humides et les sols drainant et qui se porte d’autant mieux qu’elle est arrosée régulièrement. Dans les pots, le substrat se déshydrate beaucoup plus vite qu’en pleine terre, ce qui induit, au plus chaud de l’été un arrosage hebdomadaire, voire deux ou trois, selon la taille du pot. Mais à l’inverse, le dipladenia supporte mal les sols gorgés d’eau où ses racines s’asphyxient rapidement. Il faut donc faire attention de ne pas le noyer par des arrosages trop copieux et trop fréquents qui ne laisseraient pas au substrat le temps de se ressuyer. Il faut également faire très attention à ne pas laisser le pot baigner directement dans une soucoupe remplie d’eau. Videz systématiquement les soucoupes après chaque arrosage.

En revanche, de manière à humidifier l’air ambiant, vous pouvez placez le pot sur une soucoupe remplie de billes d’argiles ou de pouzzolane et d’eau. Celle-ci, en s’évaporant vers le haut va accentuer l’humidité de l’air autour du feuillage, tandis que les billes d’argile vont empêcher les racines de tremper dans l’eau. A défaut, une petite pulvérisation à l’eau de pluie ou déminéralisée lui fera le plus grand bien, et d’autant plus de bien qu’elle sera régulière. Ceci devrait lui rappeler avec nostaglie l'ambiance moite de sa jungle natale.

 

Dipladenia en pot sur lit de pouzzolane

Dipladenia posé sur une soucoupe remplie de pouzzolane (Image: Bio Jardin Services)

 

La nutrition du dipladenia

Le dipladénia est un gourmand qui a besoin d’une assiette bien garnie pour trouver les forces de fleurir autant qu’il en est capable. C’est d’autant plus important dans un pot où la quantité de nutriment est limitée et rapidement assimilée par la plante. Des apports d’engrais naturels sont donc indispensables pour soutenir la généreuse floraison tout au long de la saison. Pour cela il faut privilégier les engrais organiques riches en potasse (K) et en phosphore (P) plutôt que les engrais à base d’azote (A) qui risquent d’entraîner une croissance trop forte du feuillage au détriment des fleurs. Les pépiniéristes professionnels aiment utiliser des engrais NPK costauds de type 12-6-30. En engrais bio, vous ne trouverez jamais rien d’aussi fort, et c'est tant mieux, mais gardez le ratio en tête : Azote (N) 2 – Phosphore (P) 1 – Potasse (K) 5. Regardez bien les étiquettes ! Au passage, vous y trouverez mention des fréquences d’épandage, variables selon la composition des produits. En dehors des engrais spécifiques, assez chers, les engrais à rosier ou à géranium font généralement l’affaire car ces plantes très florifères ont des besoins similaires.

 

Engrais pour dipladenia

Un engrais bio spécial dipladenia (entre autres) : NPK : 7.4.11 (Image: Naturel)

 

L'hivernage du dipladenia

Durant la belle saison, de mai à octobre, le dipladenia gagne à être placé dehors, en plein soleil, ou alors dans les régions méridionales où il fait très chaud l'été, de telle manière à ce qu'il soit à mi-ombre lorsque le soleil assassin est au zénith. Méfiez-vous des balcons et des terrasses exposées plein sud qui sont de véritables étuves.

Sauf espèces rustiques particulières (le Mandevilla echites laxa par exemple), le dipladenia est relativement gélif et ne résiste guère plus à des températures de l’ordre de -5°C quand les conditions lui sont favorables, et il préfère, de loin, passer l’hiver à l’abri du froid. Il faut donc prévoir de le rentrer à l’intérieur chaque hiver. Cet exercice annuel peut très vite se transformer en corvée athlétique lorsque la plante, bien à son aise, devient volumineuse et encombrante, dans un gros pot lourd et difficile à manipuler. Dans un tel cas, recourir astucieusement à un chariot à roulettes n’est pas faire acte de lâcheté ou preuve de non virilité.

Idéalement, le dipladenia a besoin de passer l’hiver dans une température comprise entre 10 et 15 °C. Sur ses terres d'origine, ces températures lui permettent de rentrer dans un repos végétatif qui lui donne l’occasion, comme son nom l’indique... de se reposer. Cette période de végétation passive est naturelle et devrait être o-bli-ga-toire ! Comme une bonne nuit de sommeil, elle offre à la plante la possibilité de se revigorer, et de repartir de plus belle au printemps, avec une vigueur et une énergie capables de soutenir sa longue et folle floraison. Bon... dans les faits, pendant l'hiver, le dipladenia doit généralement se contenter de nos intérieurs secs et surchauffés. Il faut alors être vigilant afin que cette période de semi-repos dans un contexte mal adapté ne se transforme pas en grand sommeil éternel.

 

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Hivernage du dipladenia

Un dipladenia et son pote le pachira en veranda, prêt pour l'hivernage (Image: Bio jardin Services)

 

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