Comment hiverner le dipladenia ?

Puisque le dipladenia n’est pas une plante particulièrement rustique, c’est le plus souvent en pot qu’on le cultive, afin de pouvoir le rentrer à l’abri du froid durant l’hiver. Une opération qui nécessite de prendre quelques précautions.

 

Dipladenia : le temps de l'hivernage

La plupart des cultivars de dipladenia ne sont pas des plantes purement tropicales, et bien que généralement peu rustiques, ils supportent des températures de l’ordre de -5°C. Voilà qui permet en théorie de les laisser dehors une bonne partie de l’automne. Mais il est plus sage de les hiverner au chaud avant que n’ arrivent les premières gelées. Généralement, à partir du moment où les températures nocturnes basculent sous la barre fatidique des 10°C, c’est le signal pour organiser le rapatriement à l’intérieur.

Idéalement, le dipladenia a besoin de passer l’hiver dans une température comprise entre 10 et 15 °C, c’est-à-dire dans une orangerie, une serre chauffée ou à défaut, une véranda un plus plus fraiche que le reste de la maison. Ces températures lui permettent de rentrer dans un repos végétatif qui lui donne l’occasion, comme son nom l’indique, de se reposer. Cette période de végétation passive offre à la plante la possibilité de se revigorer, et de repartir de plus belle au printemps, avec vigueur et une énergie capable de soutenir sa longue et folle floraison. Les dipladenias maintenus durant l'hiver à des températures constantes de 19° à 20°C, comme c'est le cas dans nos maisons surchauffées, se révèlent moins florifiéres à la longue.

 

Mandevilla en pleine terre

Un mandevilla en pleine terre sur l'île de Maui (Hawaï). Là-bas, pas de problème d'hivernage... (Image: Michael Rivera-Wikimediacommons)

 

Hiverner le dipladenia : une sale ambiance dans nos maisons

Mais bien évidemment, puisque nous ne sommes pas Louis XIV et que nous avons rarement l’occasion de posséder une orangerie, durant l’hiver le dipladenia doit le plus souvent se contenter de nos intérieurs douillets mais inadéquats. Si nous nous y sentons bien, en revanche les plantes, non. Sous l’impulsion de nos chauffages, il y fait beaucoup trop chaud et trop sec pour que leur repos végétatif s’y passe correctement. De plus, le passage subit du dehors au dedans, surtout s’il est effectué un peu tard, provoque des choc thermiques qui se soldent le plus souvent par un jaunissement du feuillage et la chute d’une bonne partie des feuilles. Un arrosage soutenu et une pulvérisation quotidienne à l’eau non-calcaire permettent de réduire cette phase de stress durant les jours qui suivent le remisage à l’intérieur. C’est bien le minimum qu’on puisse lui offrir.

 

Humidification du dipladenia

Plus la vaporisation du feuillage est fréquente, plus la plante se sent bien (Image : Bio Jardin Services)

 

Hiverner le dipladenia: mode d'emploi

La taille de préparation

Avant la mise à l'abri, une petite taille d'aération est généralement la bienvenue, ne serait-ce que pour faciliter la manipulation de la bête et de son pot. D’autant qu’elle aura pour bénéfice de stimuler la floraison au printemps suivant. Coupez toutes les tiges qui s'écartent un peu trop du pot et qui vont gêner la manutention. De manière générale, vous pouvez raccourcir toutes les tiges à quatre à cinq feuilles avant l’extrémité des branches. Cela dit, il est possible d’être plus radical, surtout si la manutention l’impose. Certains horticulteurs préconisent un rabattage des deux-tiers du feuillage ! N’ayez donc pas peur... Au passage, pour déplacer les gros dipladenias, n'hésitez pas à placer un chariot sous le pot. Il se peut que votre dos vous en soit gré.

Attention ! Comme de nombreuses espèces de la famille des apocynacées, ainsi en est-il du laurier-rose ou du jasmin étoilé, la sève du dipladenia est une latex épais, blanc, laiteux et toxique. Il peut provoquer des démangeaisons ou des brûlres sur la peau. Portez des gants, des vêtements à manche longues, évitez le contact avec les muqueuses pendant les opérations de taille et ne dévorez pas votre plante, mêle en cas de fringale. Le nettoyage de la peau avec de l'eau limite l'exsudation des composés toxiques.

 

 

La prévention des maladies

Nettoyer le feuillage en coupant toutes les fleurs fanées et les feuilles qui auraient tendance à jaunir. Elles devraient de toute façon tomber dans les jours qui suivent le remisage. Deux petites pulvérisations au savon noir à deux ou trois jours d’écart, en insistant bien sur le revers des feuilles, auront pour effet d’anéantir les éventuels pucerons et autres cochenilles, véritables loups qu’il ne faut pas laisser rentrer dans votre bergerie car ils auraient tôt fait de s’y multiplier très rapidement. Ce petit apport de potasse aura le double effet de rendre les feuilles bien brillantes, ce qui leur va à ravir, et de faire un petit apport de potasse toujours bon à prendre avant le grand repos. Couvrez le substrat avec un couche superficielle de paillage minéral (pouzzolane, ardoise, galets ou autre selon votre goût) afin d'empêcher les aleurodes et les moucherons d'atteindre le terreau et d'y pondre des oeufs. En plus, au moment de l'arrosage cela évitera les éclaboussures.

 

Mandevilla en pleine terre

Un mandevilla en pleine terre sur l'île de Maui (Hawaï). Là-bas, pas de problème d'hivernage... (Image: Michael Rivera-Wikimediacommons)

 

La mise en place à l'intérieur

Idéalement, nous l’avons vu, il faut placer le dipladénia dans un lieu pas trop chaud (10°C à 15°C). C’est malheureusement rarement le cas, mais bon, qu’il prenne place quand même dans la maison. Tant que faire se peut, installez-le dans un endroit lumineux, où il pourra profiter de quelques rayons de soleil direct durant la journée. Les emplacements trop sombres réveillent chez le dipladenia l'instinct de liane qui sommeille en lui. Les tiges ont alors tendance à s'étirer pour chercher la lumière, la distance entre les feuilles s'étire et par voie de conséquence, puisque les fleurs naissent à l'aisselle de celles-ci, les fleurs se raréfient. La plante prend alors un air beaucoup plus chétif. Enfin, placez le dipladenia à l’abri des courants d’air, qui génèrent des changements brusques de températures que peu de plantes d’intérieures apprécient.

 

L'entretien durant l'hiver

Durant l’hiver, la plante est au repos. Il est donc inutile, voire même délétère de lui faire des apports d’engrais. Pas de nourriture donc, mais un peu d’eau. Deux fois par mois voire moins, le tout étant de laisser le substrat bien sécher entre deux arrosages. En cette période, les racines sont quasiment en léthargie. Les submerger d’eau reviendrait purement et simplement à les noyer.

En revanche, il est de bon ton de pulvériser régulièrement le feuillage avec une eau non calcaire, afin d’humidifier l’air ambiant autour de lui ce qui sera très bénéfique. Une autre option consiste à placer le pot dans une soucoupe rempli de billes d’argiles (ou de pouzzolane) et d’eau à ras bord. Ainsi, l’eau ne se propage pas dans le terreau, mais en s’évaporant, elle va humidifier l’air et jouer le même rôle que la pulvérisation. Il suffit de refaire régulièrement le niveau d’eau dans la soucoupe. Si la plante, à son aise, tend à fleurir, même légèrement, mieux vaut couper les fleurs afin de maintenir le repos et favoriser une belle floraison en saison.

 

Dipladenia en pot sur lit de pouzzolane

Soucoupe remplie de pouzzolane (Image: Bio Jardin Services)

 

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