A mesure que les températures se réchauffent, le temps vient peu à peu, de faire enfin prendre l’air aux agrumes qui ont passé l’hiver en intérieur. Voici quelques conseils pour réussir la sortie de ces reclus empotés.
Si l’Homme a créé les orangeries, ce n’est pas par coquetterie architecturale. Car dans les régions où les hivers sont froids, ces verrières lumineuses, ventilées et tempérées (idéalement 5°c à 13°c) sont des lieux d’hivernage parfaits pour les agrumes. Leurs fraiches températures permettent le repos végétatif dont ils ont besoin pour se développer harmonieusement, tout en restant à l’abri du gel. Mais tout le monde ne s’appelant pas Louis XIV, avoir un tel bâtiment à sa disposition n’est pas chose courante. Et à défaut de véranda ou de serre, les agrumes se retrouvent le plus souvent dans nos intérieurs trop chauds et trop secs où ils peinent à se reposer. Alors quand au printemps vient l’heure de les sortir enfin, il est de bon ton de leur prodiguer quelques soins attentifs.
Faire passer directement un agrume d’un intérieur sec et chauffé où il passé plusieurs mois, au grand air frais et vivifiant du début de printemps pourrait être considéré comme un acte de torture. Mieux vaut, pour préserver son intégrité physique, l’habituer doucement, en le rentrant chaque soir, ou quand la manutention des pots est difficile, en le plaçant sous un abri ou dans une pièce froide pendant quelques jours. Dans tous les cas, procédez à un arrosage profond pour réhydrater la motte en profondeur, en vidant la coupelle pour éviter l’eau stagnante. Par la suite, en cours de saison, faites des arrosages profond (autant que le pot peut en absorber) dès que le substrat se déssèche, car les agrumes aiment les sols frais.
Les agrumes sont des grands gourmands, qu’il convient de rassasier. N’hésitez à les rempoter régulièrement tous les deux à trois ans, pour augmenter la place disponible pour les racines et changer le substrat qui a tendance à s’épuiser. Si cela n’est pas possible, procédez à chaque début de saison à un surfaçage. Celui-ci consiste à gratter délicatement et à remplacer les 5 premiers centimètres de terreau par du compost ou du fumier. Profitez-en pour apporter un peu d’azote (N), pour la croissance, bienvenu en ce début de saison, sous forme de corne torréfiée. Cet amendement à libération lente, va progressivement se rendre disponible pour la plante, permettant une nutrition longue sur tout le début de saison. N'oubliez pas ensuite, d'arrosez. Par la suite, des apports réguliers d’engrais bio contenant un peu plus de phosphore (P), pour les fleurs et racines et de potassium (K ), pour les fruits, type NPK 4.5.8, vous permettront d’obtenir des gros fruits sur des arbustes en bonne santé. Pour éviter les carences, assez fréquentes, veillez à ce qu’ils soient également riches en oligo-éléments (bore, fer et magnésium notamment) qui évitent deux problèmes trop souvent récurrents : le jaunissement du feuillage et la chute des fleurs ou des jeunes fruits.
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Il n’est pas rare que les agrumes sortent en piteux état de leur hivernage « à chaud ». Taillez toutes les branches mortes ou desséchées, ainsi que celles qui poussent vers le centre ou qui se croisent. Faites èaglement une inspection générale de la plante. La présence de cochenilles (farineuses, à carapaces, australiennes…) n’étant pas rare, vous ne perdez rien à faire une pulvérisation insecticide préventive composée de 5 cl de savon noir et de 5 cl d’alcool à bruler pour 1 litre d’eau. Cette préparation a l’avantage d’éradiquer la plupart des insectes ravageurs, (cochenilles, pucerons, psylles...) tout en nettoyant leur miellat collant et les éventuelles traces de fumagine (dépôt noir) qu’ils provoquent. Il ne vous reste plus ensuite qu’à attendre une dizaine de mois, le temps moyen de murissement des fruits, pour vous régaler.
En Provence Verte, où les hivers peuvent être froids, hormis quelques variétés presque rustiques, dont il faudrait reparler, la plupart des agrumes n'ont pas grand chose à faire en pleine terre. En pot, il convient, en été, de les protéger du cagnard lorsque le soleil est à son zénith et de les éloigner des murs, qui réverbèrent une chaleur qui peut réellement brûler les feuilles. Dans tous les cas, vous serez surpris, voire déçu, voire découragé par la fréquence des arrosages à effectuer pour favoriser une croissance à la hauteur de ce que ces arbustes peuvent offrir. En gros, c'est un arrosage tous les deux jours, minimum.
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Le lieu d'hivernage idéal : une véranda non chauffée - Image: Wolfgang Claussen-Pixabay