Comment ne pas rater ses cultures en pot

Fleurir balcons et terrasse au point de s’y trouver aussi bien que dans un jardin, c’est bien-sûr possible. Avec un peu de savoir-faire et un brin d’organisation à la mise en pot, c’est luxuriance et verdoiement garantis à tous les étages.

 

Ne tournons pas autour du pot : réussir les cultures en bac ou en jardinière n’est pas chose si facile. A l’étroit dans leur contenant exigu où le substrat s’appauvrit, se compacte et se dessèche rapidement, les racines, comme des fauves, tournent en cage. Et bien-sûr, à la longue, ce qui se passe en sous-sol se concrétise à l’air libre : les plantes souffrent, végètent et sont facilement sujettes aux carences et aux attaques des bio-agresseurs. Dans le petit espace qui restreint l’organisation du travail qu’est souvent le balcon, oui, le challenge est grand pour le jardinier urbain d’obtenir de belles plantes en pot. Mais les défis, tout comme les manches, sont faits pour être relevés.

 

Adaptez le dimension des pots

Le premier facteur déterminant est le choix du pot, dont la taille doit être adaptée au végétal qu’il est censé accueillir. Idéalement, optez pour un pot dont les dimensions hautes et larges équivalent, au moins, à un tiers de la hauteur de la plante. Notez qu’hormis pour les bulbes et les petites annuelles, un pot de 20 cm de diamètre pour 20 cm de hauteur est un minimum indépassable pour qu’une plante de petite taille se développe correctement. Prévoyez absolument plusieurs trous d’évacuation de l’eau d’arrosage, pour éviter que celle-ci ne stagne en fond de pot et ne conduise au pourrissement des racines. Au besoin, à l’aide d’une perceuse, faites-les vous-même. Moins important est le choix de la matière qui relève plutôt d’une affaire de goût et de budget. Enfin, fuyez les pots à col étroit, très élégants, mais qui ne permettent pas de ressortir la motte en cas de rempotage.

 

Préparation du substrat pour la culture en pot

Pour éviter le phénomène de pourrissement des racines, déposez au fond du pot, 2 à 5 cm de gravier en guise de drain. Afin que le terreau et les racines ne s’y mélangent pas, recouvrez-le d’un morceau de feutre géotextile. Pour composer le substrat dont vous remplirez votre pot, mélangez deux tiers de terreau (ou de terre de bruyère pour les plantes acidophiles) à un tiers de terre franche de jardin. Cette dernière permet d’amener dans le pot quelques micro-organismes bienvenus, dont les terreaux du commerce sont peu, voire totalement dépourvus. Incorporez à votre mélange terreux 10 % de perlite ou de billes d’argiles, qui sont des matières incompressibles, et qui empêcheront le trop récurrent phénomène de tassement et de compactage du terreau, tout en favorisant une légère et rafraichissante rétention d’eau en été. C’est important car le durcissement du terreau gène à la fois l’oxygénation des racines et la pénétration de l’eau.

 

Eau et engrais, les deux facteurs clefs de la cultures en pot

Dans les pots, le dessèchement du substrat est beaucoup plus rapide qu’en pleine terre, surtout lorsqu’ils sont placés dans un couloir de vent ou en plein soleil devant un mur qui emmagasine la chaleur. Au plus fort de l’été, lots des grosses chaleurs, un arrosage quotidien n’est souvent pas négociable. C’est pourquoi, la pose d’un système d’arrosage automatique (à condition d'avoir un point d'eau à portée de tuyau), les solutions de diffusion lente en surface ou l’utilisation de bacs à réserve d’eau peuvent être envisagés. Au niveau de l’apport des éléments nutritifs, il faut savoir que les terreaux s’épuisent très vite. Le recours aux engrais, qu’ils soient liquides, sous formes de granulés ou de bâtonnets sont incontournables pour obtenir des plantes belles et résistantes. Attention toutefois aux apports d’engrais trop azotés (engrais chimiques ammoniaqués ou chlorés, bouh !) ou sang séché..., qui favorisent une croissance rapide et donc l’émission de nombreuses jeunes pousses. Leurs tissus fragiles constituent des mets de choix pour les insectes piqueurs comme les pucerons ou les psylles qu'ils attirent de loin.

 

Le point de vue provençal

Evidemment en Provence, le problème du déssèchement du terreau est démultiplié. Il est absolument impensable de se passer d'un arrosage quotidien pour maintenir une plante en bonne santé et lui permettre une croissance optimale pendant les mois de juillet et août. Car le tout n'est pas de tenir votre plante en vie. A priori le but est surtout qu'elle puisse fleurir abondamment, ou arborer un beau feuillage. En cas d'abscence durant la période estivale pour cause de vacances bien méritées, il faut prévoir un arrosage automatique au goutte-à-goutte ou bien organiser le stockage des plantes dans une pièce humide et peu lumineuse. Qui a dit la salle de bain ?

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