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Le calamondin, seul véritable agrume d'intérieur

Les agrumes supportent mal l’hivernage dans l’atmosphère suffocante de nos intérieurs surchauffés. Tous sauf un : le calamondin surnommé, à raison, l’oranger d’appartement.

Les agrumes sont des plantes difficiles à cultiver uniquement en intérieur car leur cycle naturel nécessite un repos végétatif en hiver. Un séjour de quelques mois dans une atmosphère lumineuse, tempérée entre 10 à 13 °c leur permet de ralentir leur rythme biologique avant de repartir au printemps. Hélas, à défaut de véranda ou de serre chauffée, il est difficile de réunir de telles conditions de culture. Durant la saison froide, la plupart des agrumes doivent donc supporter l’air chaud et sec de nos intérieurs, qui ne leur permet pas le repos. Et puis te voilà, calamondin…

Le calamondin, un cycle à part

A l’inverse de tous ces cousins et cousines agrumes, le calamondin (Citrus mitis) ne nécessite pas de repos végétatif en hiver. Il peut donc rester en intérieur durant tout l’hiver, sans que cela ne gêne sa croissance, d’où son surnom d’oranger d’appartement. Originaire de Chine, sans doute issu de l’hybridation naturelle du mandarinier (Citrus reticula) et du Kumquat (Fortunella margarita) c’est un agrume au port compact avec toutes les caractéristiques de l’espèce : feuillage épais et persistant, d’un vert profond et luisant, donnant des petites fleurs blanches parfumées et des fruits colorés très décoratifs, comestibles après une longue maturation. Si à l'état naturel il peut atteindre 5 à 6 mètre de haut, il est peu probable qu'il dépasse 1 m50 dans son pot.

Les fleurs et des fruits du calamondin

La floraison principale a lieu aux alentours du mois de mai, même si une floraison partielle est possible tout au long de l’année. Après pollinisation, les fruits d’abord vert puis jaune murissent lentement jusqu’à arriver à maturité de novembre à mars, période durant laquelle ils virent à l’orange. Les petits fruits, d’environ 4 cm de diamètre sont extrêmement acides mais peuvent être consommés en marmelade ou utilisés de la même manière que le citron vert. Le zeste, un peu comme le kumquat, est à l’inverse doux et sucré.

Cultiver le calamondin

Fidèle aux canons de son espèce, le calamondin aime les expositions lumineuses et les substrats neutres, légers et drainants. Les terreaux « spécial agrume », qui sont additionnés de tourbe et d’une matière drainante (sable, pouzzolane…) sont évidemment tout indiqués. Pour éviter que les racines ne baignent dans l’eau stagnante, ce que les agrumes détestent, étalez au fond de la soucoupe un lit de billes d’argiles sur lequel vous poserez le pot. L'évaporation de l'eau assurera une légère humidification de l'air autour du feuillage, qui sera bienvenue en hiver, quand les radiateurs tournent à plein régime. L’arrosage se doit d’être fréquent, à renouveler dès que le terreau se dessèche en surface, soit environ une fois par semaine. Ajoutez dans l’arrosoir une dose d’engrais liquide toutes les trois semaines. Méfiez-vous durant l’hiver de l’air surchauffé de nos intérieurs qui dessèche rapidement le terreau.

Soins particuliers au calamondin

En intérieur, les agrumes sont très sensibles aux attaques de cochenilles et d’araignées rouges. Une pulvérisation hebdomadaire du feuillage avec un mélange d’eau et de savon noir (5 cl pour 1 litre) est une très bonne prévention insecticide, d’autant plus que le savon exacerbe la brillance du feuillage et permet un léger apport de potasse. Sortez la plante dès que la floraison se profile au printemps afin d’assurer une pollinisation naturelle par les insectes. Faute de quoi, en la laissant à l’intérieur, vous risqueriez de ne pas avoir de fruits sauf à effecteur une méticuleuse pollinisation manuelle. Vous pouvez laisser le calamondin en extérieur toute la belle saison, en situation ensoleillée, mais rentrez-le avant l’hiver car il est gélif. Si vous souhaitez tailler la plante ou la rempoter, faites-le en mars-avril, avant la floraison.

Le calamondin panaché

Il existe une variété de calamondin panaché « variegata », au feuillage vert clair et crème. Tant qu’ils sont immatures, les fruits sont eux aussi panachés, vert marbré de beige, avant de virer à l’orange à maturité.