L'occultation, LA méthode pour éliminer le liseron

Quand le liseron a pris ses aises dans le potager ou dans le jardin, et que, comme pour le chiendent ou la prêle, le désherbage manuel, l’utilisation de désherbants naturels, le recours aux désherbeurs thermiques ou les incantations vaudoux ne suffisent plus, il reste une méthode simple, efficace et sans conséquence pour l’environnement mais hautement radicale : l’occultation.

 

Le liseron, au pain sec !

L’occultation consiste à priver une plante de lumière afin de l’empêcher de boucler son cycle photosynthétique et donc, à terme, de subvenir à ses besoin. Qui dit pas de lumière, dit pas d’énergie pour transformer, l’eau, le CO2 et la lumière en nutriments. Il s’agit donc ni plus ni moins qu’une condamnation au jeûne forcé jusqu’à ce que mort s’en suive. C’est le principe déjà utilisé lors de l’utilisation des cloches de fortune, à base de boites de conserve, que l’on place sur les touffes isolées de liseron afin de les faire blanchir, les affaiblir ou les tuer. Sauf qu'ici on parle d'occultation à grande échelle, destinée à éliminer le liseron lorsqu'il s'est propagé partout dans le potager ou dans les massifs.

 

liseron infestation

Quand le liseron est partout... vive l'occultation - Image: Bio Jardin Services

 

Aux grands maux, les grands moyens

Lorsque l’invasion est totale et qu’il n’est plus question d’installer des centaines de boites de conserve sur des centaines de touffes, il faut passer à l’occultation générale. Le principe est le même, mais les moyens sont plus sophistiqués, car la zone à recouvrir est beaucoup plus vaste. Cela dit, le principe reste simple : il suffit d’étaler sur les parcelles envahies de liseron une bâche opaque, qui empêche la lumière de passer sur plusieurs dizaines de mètres carrés à la fois. Celle-ci doit être solidement fixée au sol afin d’empêcher le liseron de la soulever, mais aussi, et surtout, de résister aux intempéries et au vent qui pourraient la balayer d’une rafale bien placée.

 

bâche d'occultation liseron

Une toile hors sol posée en occultation - Image: Bio Jardin Services

 

L'occultation du liseron, et après ?

Une occultation rondement menée donne les résultats suivants au moment du retrait de la bâche : toutes les plantes à feuille ont disparues, le sol est nu dans son intégralité, plutôt sec et compacté. Il peut parfois rester, selon la vigueur des plantes présentes, la durée de l’occultation et la nature de la bâche utilisée, quelques rhizomes ou tiges blanchies de ci de là. Elles sont généralement situées juste entre la surface du sol et la bâche, comme un phoque en maraude sous la banquise à la recherche d’un trou pour respirer. Mais ces racines sont rares, superficielles et faciles à arracher. Un désherbage manuel ou un sarclage rapide, suivi d’un petit décompactage à la serfouette permettent de rendre la zone cultivable très rapidement. Un paillage immédiat permet de préserver la zone de tout semis indésirable et de la décompacter sans effort et en douceur, mais à plus long terme (quelques semaines) grâce à l'actino de la pédofaune (organismes et micro-organismes du sol) que cette manne nutritive ne va pas tarder à faire rappliquer.

 

liseron résultat occultation

Les sol après six mois d'occultation - Image: Bio jardin Services

 

L'occultation du liseron, vive l'ampleur !

L’occultation est d’autant plus efficace qu’elle est généralisée et étalée sur des grandes surfaces. Car les rhizomes du liseron sont capables de ramper sous les bâches sur d’assez longues distance (plusieurs mètres) jusqu’à trouver une petite porte de sortie d’où perce la lumière. L’occultation dans un but d’éradication n’a donc de sens que si elle est appliquée sur des surfaces de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de mètres carrés. Sur des petites surfaces, de l’ordre de quelques mètres carrés, l’occultation permet de nettoyer la zone, mais certainement pas de faire disparaitre le liseronndu jardin. Il va étendre ses rhizomes en tous sens et trouver la sortie sur les bords de la bâche. Au retrait de celle-ci, la zone sera propre, quoiqu’encore colonisée par quelques rhizomes traversants. Mais ils seront assez faciles à retirer. En revanche, en périphérie de cette zone épurée, le liseron sera en embuscade, paré à l’envahir de nouveau.

 

L'occultation du liseron, les deux inconvénients

L’occultation donne d’excellents résultats qui permettent d’éradiquer le liseron mais elle a deux inconvénients principaux : une longue durée d’action et l'indisponibilité des zones recouvertes.

 

Efficace dans la durée

Pour bien fonctionner, il est important de laisser la bâche en place durant plusieurs mois, car le liseron, campé sur ses rhizomes bien charnus, possède une endurance et une résistance hors du commun. Il est capable de rester à l’état latent, au repos dans le sol durant plusieurs semaines ou plusieurs mois. La bête étant vivace, elle disparait en grande partie durant l’hiver, et il convient donc d’opérer plutôt durant la saison végétative. Le mieux est d’occuper le sol depuis la sortie de l’hiver jusqu’à, au moins, la fin du printemps, voire mieux... l’été. En effet, durant la saison estivale, le rayonnement intense du soleil sur les bâches d'occultation foncées (vert, marron ou noir) font monter la température à la surface du sol. Lorsque qu'elle atteint cinquante ou soixante degrés, peu de plantes survivent. On appelle cette méthode cruelle, mais efficace, la solarisation. C'est de l'occultation à haute température ! Dans tous les cas, l’important est de lancer l'opération assez tôt en début de saison, afin d’empêcher le liseron d’émerger du sol, et ainsi de compromettre « in utero » son développement.

 

Une perte de production

Etant donnée, nous venons de le voir, la durée nécessaire à l’opération d’occultation, il s’agit d’une méthode qui nécessite d’accepter d’abandonner complètement une zone de culture durant plusieurs mois : pas de potager, pas de massif de fleurs… C’est toujours un crève-cœur mais c’est un investissement sur l’avenir qui permet au minimum de ramener le liseron à un niveau de présence plus acceptable et ainsi de (re)maitriser son expansion. Au mieux il permet de s’en débarrasser.

 

L'occultation du liseron, le matériel

La bâche : choisissez une bâche opaque de type toile hors-sol, d’un grammage de 130g / m2 au minimum. En dessous de cette densité, il n’est pas impossible que le liseron perce et passe à travers. Ces toiles tissées en polypropylène tissé, traitées anti-U.V. sont très résistantes et imputrescibles. Elles sont munies de bandes colorées tous les 25 cm afin de faciliter les alignements et les positionnements. Les bâches de bassin (de type liner) sont encore mieux, car elles sont lourdes, 100% opaques et ne laissent passer, cerise sur le gâteau, pas une seule goutte d’eau. Autant dire que la vie là-dessous n’est pas facile. Mais elles sont chères et très lourdes à manipuler. Proscrivez le géotextile qui laisse un peu trop passer la lumière et se perce assez facilement s’il n’est pas de haut grammage (au moins 210 g / m2).

 

Toile hors-sol anti-liseron

Rouleau de toile hors-sol - Image: Bio jardin Services

 

Le matériel d'ancrage : il est primordial d’arrimer la bâche sur le sol. Les agrafes spécialement destinée à cet effet sont chères et pas pratiques à enfoncer dans le sol, surtout s’il est un peu caillouteux. Le mieux est d’utiliser des clous de charpentier (L : 120mm – Diamètre 5 mm) associés à une rondelle de 6mm, afin d’augmenter la surface d’emprise. Ce système est peu coûteux, rapide et simple à mettre en place. On les plante à l’aide d’une massette ou d’un marteau (pas trop petit).

 

Fixation toile hors-sol anti-liseron

Matériel nécessaire pour la fixation - Image: Bio jardin Services

 

L'occultation du liseron, la pose des toiles hors-sol

Les toiles hors-sol sont vendues en rouleaux de 100m de longueur, disponibles en largeurs standards : (grosso modo) : 1, 2, 3 et 4 mètres. Choisissez selon vos besoins de recouvrement, sachant qu’un rouleau de 2m en 130 g/m2 pèse 26 kg, et qu’il se lève et se porte avec difficulté. Il faut être plusieurs pour manipuler ceux qui sont d'une largeur supérieure. Les rouleaux se déroulent facilement sur le sol et se coupent sans problème avec un cutter affuté ou une bonne paire de ciseau. Attention, les bandes doivent se chevaucher sur au moins vingt-cinq centimètres afin d’empêcher le liseron de percevoir la lumière et de s’immiscer entre les bandes. C’est capital.

Plantez un clou au moins tous les cinquante centimètres sur la périphérie, voire tous les quarante ou les trente si vous avez des bonnes réserves. Au centre, un clou tous les mètres suffit. Plus la bâche est plaquée au sol, plus le liseron est prisonnier, moins il peut s'échapper, plsu il y a de chances qu'il périclite...

 

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