Du liseron dans la pelouse

Puisque le liseron est capable de pousser partout, la pelouse ne fait pas exception à son appétit d'expansion. D'autant qu'il s'agit d'une surface ouverte, dont le sol est souvent tassé par le piétinement et qui peut, si on a la main leste sur les engrais à gazon, se révéler un peu trop riches en azote. Bref, tout ce qu'il aime !

 

Le liseron, plaie du gazon

Pour les amateurs de gazon à l’anglaise (disons à l’ancienne...), c’est-à-dire une pelouse parfaite, exempte de toute herbe indésirable, le liseron, au même titre que le redoutable pissenlit, est une plaie. En effet, il s’y répand avec une joviale délectation, rapide comme l’éclair et à l’aise Blaise. Il n'existe pas, ou plutôt plus, de desherbants sélectifs pour le gazon qui distinguaient, du temps de la chimie, les graminées (poacées) qu'ils préservaient, des autres herbes dites indésirables qu'ils éradiquaient. Si bien que dans le gazon, il n’y a pas d’autre possibilité de lutte que l’arrachage manuel. En effet, les désherbants naturels ne font pas distinction et brulent tout sur leur passage, de même que le désherbeur thermique. Ils sont donc à proscrire formellement dans le gazon car leur utilisation n’est pas assez précise pour éviter de brûler les graminées environnant la touffe de liseron et de créer des tâches immondes d’herbe jaunie. Tout comme l'usage des cloches à blanchir ou, n'en parlons même pas, des bâches d'occultation. Donc en dehors de l'arrachage… on oublie tout !

 

Liseron et gazon, changement de paradigme ?

Pour les amateurs de jardin naturel, qui sont des êtres plus raisonnés qu’esthètes, la question à se poser est la suivante : le liseron est-il vraiment une plante qui mérite l’acharnement que nécessite son éradication ? Après tout, il fait des jolies petites fleurs blanches ou roses qui attirent les insectes butineurs, et il reste vert durant la sécheresse alors que le reste de la pelouse jaunit. Tapissant, mais sans excès, il peut être tondu, et pourrait à ce titre représenter une alternative ensauvagée aux gazons trop propres qui vont devenir, avec le réchauffement climatique, des lubies gourmandes en eau, difficiles à préserver dans la frugalité que le jardinier va devoir s’imposer dans les années à venir. D’autant que rien n’empêche, de ci, de là, en cas de prolifération, d’en arracher joyeusement quelques brassées. Le liseron, toléré dans les gazon ? C’est une idée qui doit faire son cheminement dans nos têtes…

 

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