De l'efficacité des desherbants anti-liseron

Pour se débarrasser du liseron, rien ne vaut l’huile de coude et l’arrachage manuel. Mais comme pour toutes les adventices très envahissantes qui sont particulièrement difficiles à éradiquer, telles que le chiendent ou la prêle, l’opération peut très vite virer à l’épuisante et pénible épreuve. Car le désherbage manuel du liseron requiert en effet du temps, de la surveillance et pas mal d’huile de coude. N’existe-t-il donc pas des désherbants à même de l’éradiquer ?

 

la bonne vieille chimie anti-liseron

Il était une fois des produits désherbants systémiques qui étaient capables de tuer les mauvaises herbes jusqu’à la racines en quelques jours seulement. Le célèbre Round-up était de ceux-là. Épaulé par une molécule à la sulfureuse réputation (glyphosate) ce produit herbicide était un véritable tueur à gage d’herbes et plus généralement de végétaux. D’une simple pulvérisation on le déposait sur sa victime qui l’absorbait bien malgré elle par le biais de ses stomates ( des ouvertures microscopiques situées sur l'épiderme de la tige ou des feuilles qui assurent des échanges gazeux avec le milieu extérieur). Il pénétrait ainsi par effraction dans la plante, circulait librement dans la sève (c’est le principe d’un produit systémique), et pouvait de telle sorte l’empoisonner de fond en comble, jusqu’à la moindre radicelle. Tout le monde y passait, de la frêle brindille à la plus vigoureuse des broussailles, le tout en un temps record. Tout allait bien dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce que ce que l’on accepte de regarder la vérité en face : le produit, certes magique, posait des sérieux problèmes environnementaux et de santé publique. Et c’est ainsi que le Round-up, le glyphosate, ainsi que tous les herbicides de synthèse ont été interdit d’utilisation dans les jardins amateurs et retirés de la vente par la loi Labbé le 1er janvier 2019. Fin de l’histoire.

 

Des alternatives à l'arrachage manuel du liseron?

Sans la chimie, ses pseudo frappes chirurgicales et ses dommages collatéraux, la lutte contre des plantes invasives telles que le liseron s’avère aujourd’hui plus compliquée mais heureusement, moins dangereuse. Passons en revue les différentes produits susceptibles d’en venir à bout. Autant vous prévenir tout de suite, face à cette redoutable plante envahisseuse, les solutions ne sont pas miraculeuses :

 

Les désherbants naturels contre le liseron

Il s’agit de produits naturels, qui se dégradent rapidement, et qui ne posent donc pas de problème de pollution des nappes phréatiques. Ils ne sont pas dangereux pour l’homme ni pour les animaux domestiques et leur utilisation ne nécessite pas de protection particulière si ce n’est un pantalon et des manches longues. Ce ne sont pas des produits systémiques qui pénètrent dans la plante, mais des herbicides « de contact » qui brûlent les tissus végétaux avec lesquels ils entrent en contact. Ils détruisent donc uniquement les parties aérienne (feuillage, tiges, branches…) du liseron. Leur action est rapide, d’autant plus rapide lorsque le soleil frappe fort. Alors les plantes jaunissent et meurent en quelques heures. Mais les racines du liseron, bien à l’abri dans le sol, restent indemnes et font rapidement repartir une nouvelle pousse. Ces produits ne sont efficaces que sur des jeunes plantes, peu enracinés.

 

Le vinaigre blanc

On trouve le vinaigre blanc (acide acétique) facilement dans le commerce. Il faut le diluer dans l’eau à hauteur de 20 à 50 % selon la vigueur du liseron, avant de le pulvériser. Composé d’acide acétique dilué à environ 8 % dans de l’eau, le vinaigre blanc est issu d’un processus biologique naturel. Vraiment pas cher, et c’est là son point fort, c’est un bactéricide et un fongicide puissant très utile pour nettoyer la maison. On comprend donc qu’il détruit au passage un e bonne partie de la pédofaune, dont les bactéries et les mycorhizes, ces champignons magiques qui vivent en symbiose avec le système racinaire des plantes. En tuant la plante indésirable on tue aussi le sol à petit feu. D’autant que c’est également, un produit acidifiant qui peut à la longue poser des problèmes de PH au niveau du sol.

 

L’acide pélargonique

L’acide pélargonique est issu de variétés de pélargoniums tropicaux (famille des géranimus) et c’est bien à ce titre une substance naturelle. Mais attention, naturelle ne veut pas dire inoffensive, et il peut provoquer des légères irritations cutanées. Jusqu’à preuve du contraire, il ne pose pas de problème de nocivité pour le sol, en revanche son prix, qui n’est pas indexé sur celui du vinaigre blanc, est relativement élevé.

 

Les desherbeurs thermiques

Le principe du désherbeur thermique consiste à émettre une forte chaleur à une dizaine de centimètres de la touffe du liseron afin de provoquer une variation rapide de la température. Ce choc thermique, en produisant l’expansion soudaine du liquide intra-cellulaire, conduit à l’éclatement des cellules. Il en résulte le dépérissement des parties aériennes en deux à trois jours. Plusieurs techniques peuvent être utilisées pour générer la source de chaleur : le gaz, l’électricité ou l’eau chaude. Mine de rien, le fonctionnement des désherbeurs thermiques n’est pas si éloigné de celui des herbicides de contact : brûler le feuillage. Si bien qu’en apparence les plantes soumises au désherbeur thermique sont rapidement désintégrées. Mais comme pour les désherbants naturels, ce type d’outils n’est réellement efficace que s’il est appliqué sur des jeunes plantules qui n’ont pas dépassé le stade des premières feuilles vraies. Le liseron plus âgé, bien que brûlé dans ses parties aériennes, repart rapidement de la base. Soyons pragmatiques, les désherbeurs thermiques sont chers à l’achat, ils fonctionnent grâce à des énergies fossiles ou nucléaires peu ou pas écologiques et offrent des résultats peu durables, dans tous les sens du terme. À oublier donc.

 

Les plantes repulsives

On dit que certaines plantes, de la famille des tagètes et des oeillets d’Indes, ont des propriétés herbicides qui repoussent le liseron. On appelle cette faculté de repoussoir l'allelopathie. En particulier la Tageta minuta ou tagète des décombres qui agirait comme un repoussoir contre le liseron. Pour avoir fait l’essai sur un terrain envahit de liseron, nous n’avons jamais constaté d’effet probant.

On peut en trouver des semences chez certains semenciers comme chez les Graines Baumaux :

Graines de Tageta minuta Semez, essayez et faites-vous votre propre idée...

La reine occultation

En réalité, la seule méthode de lutte efficace contre le liseron est l’occultation qui donne de très bons résultats. Elle n’est ni compliquée, ni très chère, en revanche, il faut l’appliquer sur des grandes surfaces et nécessite de faire l’impasse sur toute une zone de culture pendant plusieurs mois.

En savoir plus: L'occultation anti-liseron, comment ça marche ?

 

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