Qu’on les plante ou les divise, c’est en mars et avril que sonne l’heure de l’installation des artichauts dans le jardin. Les semis, plus fragiles, attendront eux, le mois d’avril pour être repiqués.
On déguste de l’artichaut les boutons floraux, avant que ceux-ci ne s’ouvrent pour épanouir au grand jour leurs magnifiques fleurs teintées d’un très beau bleu ou violet lumineux. A tel point que la plante mériterait sa place dans un massif ornemental. Et c’est bien là un des dilemmes majeurs du jardinier : faut-il manger l’artichaut ou en admirer la fleur ? Vaste débat qu’il lui faut trancher en son âme et conscience, car comme disent les grecs, un peuple philosophe, « on ne peut pas avoir la tarte intacte et le chien rassasié ». Qu’à cela ne tienne, d’ici les premières récoltes du mois de mai, les artichauts et la réflexion de notre homme ont le temps de mûrir.
Il existe trois manières d’installer des artichauts dans son jardin : le semis, l’œilletonnage ou les plants du commerce. La plus difficile est le semis, car les levées sont inégales, et les plants encorejeunes, sont très sensibles au froid au moment du premier hiver. De plus, on perd un an de récolte, le temps que le pied arrive à maturité productive. Par contre, le choix de la variété, qu’il s’agisse du vert ou du violet, est large et le prix des graines modique. Les semis se font à chaud, à partir de février. Le plus intéressant est sans doute l’œilletonnage, à condition de savoir s’y prendre pour prélever les rejets avec un partie de leurs racines, et d’avoir accès à un pied-mère pour les récupérer. Bien-sûr, le choix de la variété est imposé, mais si l’opération est bien faite et que les œilletons prennent racines, on peut obtenir de nombreux plants, avec une petite production d’artichauts dès la première année (2 à 3 fleurs) puis une douzaine à partir de la deuxième. Enfin, le recours aux plants du commerce permet de se lancer à partir de rien et d’avoir une reprise quasi garantie. La plupart d’entre eux étant des rejets de l’année, il faut compter le même délai de fructification que pour l’œilletonnage. Cependant, certains producteurs proposent des pieds-mères, âgés de deux ans, qui sont censés fructifier la première année. Quant au choix des variétés, il est généralement, hélas, assez limité.
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Les artichauts sont des légumes vivaces, qui restent en place toute l’année. Il faut donc leur prévoir un emplacement dédié à long terme. Comme il s’agit de grandes plantes mesurant environ 1 m50 de hauteur pour 1 m de largeur, ne prévoyez pas plus d’un pied par mètre carré. Le sol doit être travaillé en profondeur (20 cm), et la terre émiettée. Comme ils apprécient les sols humifères, faites un apport conséquent de compost ou de fumier d’environ 25 litres par mètre carré (5 pelletés) à la plantation, à mélanger à la terre de surface.
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Prévoyez des trous d’environ 25 cm de côté et de profondeur, au fond desquels, en terre argileuse, vous n’hésiterez pas à épandre un lit de gravier (5 cm) pour faciliter le drainage. En effet, l’artichaut pourrit facilement dans les sols gorgés d’eau en hiver. Remplissez le trou avec un mélange à 50% de votre terre amendée précedemment et de terreau. Plantez les plants ou les œilletons après les avoir habillés, en raccourcissant les feuilles des deux tiers de leur longueur, pour éviter l’évapo-transpiration et faciliter la reprise. Arrosez copieusement et paillez généreusement les pieds (au moins 5 cm). En cours de saison, veillez à ce que l’arrosage maintienne un sol humide en permanence car la plante souffre beaucoup en terrain sec. Maintenez un paillis du printemps à l’automne, pour maintenir la fraicheur du sol en limitant l'évaporation de l'eau d'arrosage, contribuer à son humification et empêcher l'apparition des adventices.
Artichauts verts et violets se cultivent relativement bien en Provence, à condition de leur assurer un arrosage conséquent. L'utilisation du paillis est fortement recommandé pour maintenir le sol frais et apporter de l'humus à la terre argileuse. L'habillage des plants et surtout des oeilletons est fortement recommandé, du fait du soleil qui peut être aggressif dès le début du printemps. Il faut donc raccourcir les feuillages des plants pour limiter l'évapo-transpiration.
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