Pour entretenir le massif d’arbustes fleuris qui sépare la pelouse de leur potager, Mr et Mme Ma. ne comptent pas leurs heures. Enfin, pour le désherbage, si… En 2015, ils ont décidé de noter chaque minute passée à y arracher les mauvaises herbes. Au total, il leur aura fallu 38 heures de travail pour maintenir propres les 30 m2 de ce massif : 4 passages au printemps, 2 en été et 1 à l’automne. Incroyable ! Du coup, c’est décidé, à partir de 2016, le désherbage c’est ter-mi-né ! Ils ont décidé de poser un paillis minéral.
Pour stopper la progression des mauvaises herbes, le recours à un paillis minéral posé sur une toile hors-sol est radical. La toile empêche les adventices de percer à la surface, et le lit d’agrégats rocheux harmonise l’aspect du sol. Ardoise, gravier, galets, brique pilée, pouzzolane…, le choix dans les matières et les coloris est vaste. Le rendu est généralement très esthétique et la disparition des herbes durable. Le seul petit inconvénient de cette technique est que le sol n’est plus accessible au dépôt des matières organiques. Du coup, les apports de matière nutritive doivent se faire par le biais d’engrais liquides ou foliaires. Le ramassage des feuilles mortes se fait, pour plus de facilité, au souffleur et non au rateau. Dernier conseil, le feutre géotextile est à éviter car il ne constitue pas une barrière infranchissable pour les racines les plus vigoureuses (chiendent, liseron...), qui finiront par le transpercer.
Après un dernier désherbage manuel, on découpe des bandes de toile hors-sol dont on va tapisser la totalité de la surface du sol. A la jonction de deux morceaux, il est impératif d’en faire chevaucher les rebords d’au moins 10 cm pour éviter que les herbes ne s’y faufilent. De même, il est nécessaire de venir au plus près des pieds des plantes, mais aussi des bordures qui maintiennent le paillis à l’intérieur du massif. C’est particulièrement important lorsque le massif est envahi de chiendent ou de liseron dont les ryzhomes sont d’incroyables conquérants. A la pose, laisser dépasser la toile de 5cm hors du massif, puis, après le versement du revêtement, coupez-le à ras. Pour un résultat probant, on compte 5 cm d’épaisseur de matériaux, soit 50 litres par mètre carré.
Le paillis minéral constitue la meilleure réponse à l'envahissement des mauvaises herbes. Néanmoins, il empêche toute intervention à postériori sur le sol : apport d'amendement, pose de paillis végétal... Dans une région où la terre argilo-calcaire a grand besoin de matières organiques pour s'aérer, se structurer et abaisser son PH, c'est dommage. Cette technique est donc à reserver pour les zones envahies de chiendent ou de liseron, ou alors aux amateurs de parterres chics. Parce qu'il faut bien reconnaitre que le paillis minéral, c'est la classe !
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