Dossier complet jardin et sangliers

 

La chasse à l'arc pour réguler les populations de sanglier en ville

16/10/2019 - Face à l’augmentation des déambulations nocturnes de sangliers dans l’espace urbain, la préfecture du Vaucluse a autorisé le 14 juin dernier le prélèvement de nuit de sangliers dans l’enceinte même du village de Montfavet près d’Avignon. Particulièrement nombreux dans ce secteur, les sangliers n’hésitent pas à entrer en ville et parcourir les rues à la recherche de nourriture dans les poubelles. Cette situation causes des problèmes de dégâts dans les jardins et sur la voirie, de santé publique, mais également de circulation automobile, avec les risques liés aux collisions et aux accidents corporels.

 

Dans le but de limiter les populations, mais aussi de les dissuader de venir, la préfecture du département a donc autorisé la chasse au sanglier de nuit, au moment où ces animaux sont les plus actifs, à condition qu’elle soit effectuée à l’arc. Ceci afin de limiter les nuisances sonores dues aux coups de fusils, à une heure où la plupart des gens sommeillent. D’autant que la législation locale concernant les règles de tirs au fusil de chasse (interdit à moins 100 m d’une habitation et à moins de 50 m des routes en poste fixe) rendent l’utilisation des armes à feu impossible en milieu urbain ou péri-urbain. Et c’est tant mieux…

 

Chasse au sanglier à l'arc en ville

Pour trouver le sanglier, suivez la flèche. - (Image: despiram-Foter - CC BY-NC-ND)

 

Ces campagnes de régulation sont encadrées et organisées par des lieutenants de louveterie, à des dates précises. Il ne s’agit pas de battues administratives, mais de tirs à l’affût, effectués dans la plus grande discrétion. En effet, la chasse à l’arc se pratique sur des animaux qui ne sont pas en mouvement, afin de pouvoir procéder à des tirs de grande précision. C’est une pratique cynégétique relativement marginale, ardue et complexe, pratiquée par des passionnés. Elle réclame de maitriser les techniques d’approche qui permettent de faire des tirs très précis à moins d’une trentaine de mètres. Elle est donc loin d’être à la portée du premier venu.

 

Evidemment la nouvelle a choqué les associations de protection des animaux, car lors de la chasse à l’arc, l’animal est rarement tué sur le coup, et meurt d’une hémorragie provoquée sur les organes vitaux par les lames de flèches affûtées comme des rasoirs. La déambulation de l’animal blessé ainsi que son agonie posent des problèmes éthiques. De plus, les tirs n’étant pas toujours très sélectifs à cause du peu de luminosité, elles craignent que les laies suitées abattues laissent derrière elles des marcassins errants. Afin de pouvoir localiser rapidement les sangliers abattus, les chasseurs sont accompagnés de chiens de sang (ou chiens de rouge), entrainés à suivre la piste des animaux blessés.

L’arrêté préfectoral est valable jusqu’en février 2020. La chasse à l'arc nocturne de régulation des sangliers en vile est pratiquée depuis plusieurs années en Espagne dans la région de Madrid.

Source : France-Bleu Vaucluse

 

Retour au sommaire :