Ni trop tôt afin qu’ils soient suffisamment grands, ni trop tard, avant qu’ils ne deviennent trop acides et secs, c’est au début du mois de juin que se font les plus belles récoltes de pétioles rhubarbe. Tous à vos compotiers !
Sucrée comme un fruit, la rhubarbe n’en est pas moins un légume. Si elle traine une réputation sulfureuse de plante toxique qui fait frémir les jardiniers novices, elle a pourtant tout d’une plante de débutant. Facile à cultiver en toute situation, c’est une brave vivace qui produit généreusement des tiges savoureuses. Et comme si cela ne suffisait pas, elle développe un port majestueux et une floraison tout à fait étonnante, qui suffirait à faire d’elle une plante d’ornement à part entière. Très facile à multiplier, il s’agirait de l’une des plantes les plus échangées entre les jardiniers amateurs. Preuve en est, cette phrase tout droit sortie d’une ex-bouche présidentielle : « Passe-moi la rhubarbe et je te renvoie la salade ».
La rhubarbe (Rheum rhaponticum) possède des feuilles toxiques du fait de leur teneur importante en acide oxalique. Ceci étant dit, il suffit de ne pas les consommer pour ne pas s’intoxiquer... On ne récolte donc que les pétioles (les longues tiges des feuilles), idéalement au début du mois de juin, lorsqu’ils ont développé une taille conséquente, mais avant qu’ils ne commencent à se dessécher, durcir et à gagner en acidité avec le début de l’été. Une deuxième récolte, est ensuite souvent possible fin septembre, lors d’une repousse de jeunes tiges, mais elle est plus modeste. On cueille les pétioles en les arrachant délicatement du pied, pour éviter les pertes de sève et les mauvaises cicatrisations provoquées par le tranchage au couteau ou au sécateur. Traditionnellement consommée sous forme de compote, de tarte ou de confiture, les pétioles de rhubarbe peuvent également s’apprécier crus, en dips, en salade, ou alors revenus à la poêle, en accompagnement sucré-salé d’une volaille ou d’un poisson.
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La rhubarbe se plait généralement dans tous les jardins, toutes les terres et sous toutes les expositions, à condition de maintenir une humidité relativement importante et de lui faire des apports de matières organiques fréquents, en fin d'hiver, au milieu du printemps et à l'automne. Ceux-ci se font sous forme de compost, de fumier ou de paillis permanent, dans le but de créer un sol frais et humifère. Vivace, elle disparait durant l’hiver, mais sa croissance est telle qu’elle atteint facilement un mètre de haut en quelques mois après le démarrage du printemps. Ses feuilles énormes, ses pétioles rougeoyants et sa floraison d’oseille géante en font un végétal très décoratif et original, qui peut faire penser à une plante des marais tropicaux, surtout en bord d’une mare naturelle. Bien que comestible, sa place n’est donc pas forcément au potager. D’autant plus qu’elle occupe un espace important au sol (au moins 1 m2), ce qui peut s’avérer encombrant lorsque les surfaces cultivables sont restreintes.
Aux jardiniers bio amateurs de préparations naturelles et de potions champêtres, la rhubarbe met à disposition ses feuilles qui font un bon insectifuge lorsqu’elles sont mises à macérer pendant 24 h à raison de 200g par litre d’eau. D’autre part, en préparant un purin avec les fleurs et leur hampe, dans les mêmes proportions que pour la macération, on obtient un excellent répulsif contre la mineuse du poireau, nouveau ravageur dont a tant de mal à parer les attaques. /p>
Soyons clair, la rhubarbe n'est pas une plante adpatée au climat provençal. Némanmoins, avec des apports généreux de matière organique et des arrosages très fréquents de manière à ne pas laisser le sol s'assècher, elle donne des résultats de culture satisfaisants, aussi bien au niveau potager qu'esthétique. Sous nos climats arides en été, il est "chaudement" recommandé de placer la rhubarbe à l'ombre ou au moins à la mi-ombre.
Déjà que la rhubarbe est une plante imposante, imaginez la taille que peut atteindre la variété dénommée « Goliath ». Cette géante est évidemment la plus productive, capable d’émettre des pétioles pouvant mesurer plus de 1,5 m et peser jusqu’à 1 kg chacun ! A réserver plus les grands jardins où la place ne manque pas, car il faut lui prévoir un espace d’au moins 1,5m2 au sol. Cette variété est très appréciée pour la préparation des confitures. Face à un tel monstre, David, ce sera vous…
Rhubarbe « Goliath » en pot de 1 l – Le domaine de la Source - ledomainedelasource.fr