Quelles plantes lacustres installer dans une mare naturelle ?

La présence de végétaux aquatiques dans un bassin ou une mare naturelle est indispensable à son équilibre. Qu’elles soient partiellement ou totalement immergées, les plantes lacustres jouent un rôle capital de régulation, d’épuration et d’oxygénation de l’eau, mais aussi d’abri pour la faune aquatique introduite ou spontanée. Une fourmi de huit-mètres avec un chapeau sur la tête, ça n’existe pas. Eh bien une mare naturelle sans plantes aquatiques non plus, mon cher Robert Desnos.

 

Qu'est-ce qu'une plante lacustre? Définition

Une plante lacustre est une plante vivant dans ou au bord d’un lac. Par extension, il s’agit de toute plante vivant sur les rives dans une étendue d’eau douce stagnante, comme un étang ou une mare

Ce type de plante est appelé plus spécifiquement palustres lorsqu’on les rencontre près marais, mais il s’agit le plus souvent des mêmes espèces. Autrement dit, selon son environnement, une plante peut être lacustre ou palustre. On parle de plante hydrophyte, si elle vit complétement immergée ou flottante, ou hélophyte si elle n’a qu’une immersion partielle. Le terme plus général de macrophyte désigne toute plante aquatique visible à l’œil nu, c'est-à-dire non microscopique. On a coutume de séparer les plantes lacustres en cinq grandes catégories.

 

Les plantes lacustres totalement immergées

Invisibles de loin, elles n’ont une valeur décorative qui lorsqu’on se trouve au plus près du plan d’eau quoique certaines fleurissent discrètement sous la surface. Par contre elles jouent un rôle fondamental du fait de leur haut pouvoir oxygénant , leur activité photosynthétique subaquatique dégageant l’oxygène directement dans l’eau. Parallèlement à cela, elles purifient l’eau en filtrant pour se nourrir une grande quantité d’impuretés issues de la décomposition des matières organiques par les bactéries. Enfin, elles font concurrence aux algues et servent d’abri pour la faune subaquatique. Comme elles peuvent devenir rapidement envahissantes mieux vaut les circonscrire dès leur installation en les cultivant en panier.

Quelques plantes immergées courantes :

  • Cornifle (Ceratophyllum demersum) : Vivant à environ 50 cm de profondeur, des plantes de fond ont un beau feuillage plumeux et caduc qui se pare de jolies couleurs d’automne. Très fort pouvoir d’oxygénation.
  • Potamot (Potamogeton natans) : Vivace aux feuilles ovales qui flottent en surface et vivant entre 20 et 90 cm d’eau. Elle est peu spectaculaire et peu envahissante, ma is ellre est très oxygénante.
  • Myriophyle (Myriophyllum spicatum et M. verticillatum) : Avec son feuillage plumeux et ses tiges molles, il affleure en surface où il provoque d'étonnants reflets brillants. Il fleurit discrètement entre juin et septembre. Plante à rabattre régulièrement car elle est très envahissante.
  • Renoncule d’eau (Ranonculus aquatilis): Le renoncule vit à environ 60 cm de profondeur. Ses feuilles immergées sont longues et étroites et s’arrondissent en se lobant en arrivant à la surface. Sa floraison est très belle, avec ses fleurs blanches à cœur jaune visibles de mai à juillet.
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    Les plantes lacustres immergées mais flottantes

    Enracinées au fond, ou totalement libres en suspension, ces plantes dont le feuillage s’étale sur la surface de l’eau apportent une ombre bienfaitrice qui réduit la formation des algues. Vivaces, annuelles, rustiques ou exotiques, florifère ou non, il y en a pour tout les goûts.

    Quelques plantes immergées courantes :

    • Châtaigne d’eau (Trapa natans) : Commune dans beaucoup de régions française, c’est une adepte des eaux peu profondes et calmes. Annuelle, elle est assez décorative avec ses fleurs blanches et son feuillage aux reflets bronzés.
    • Lentille d’eau (Lemna) : Même si sa réputation sulfureuse de plante envahissante menant à l'eutrophisation ne la rend pas toujours bienvenue, elle apporte pourtant un bel effet esthétique. Facilement régulable à l’épuisette, elle constitue alors, pour les jardiniers, un excellent apport d’azote immédiatement assimilable pour les cultures.
    • Nénuphar et nymphéa : Ces stars de surface se déclinent dans tous les coloris et s’adaptent à toutes les profondeurs. Optez pour des variétés dont la vigueur est adaptée à la taille de votre bassin, car il faut veiller à ne pas se laisser envahir.
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      Les plantes lacustres semi-immergées

      Peuplant les pentes des berges jusqu’à 40 cm de profondeur, ces plantes assurent la stabilité des rives et servent d’abri à une faune nombreuse, des insectes aux poissons en passant par les batraciens et les oiseaux. Ils forment la trame périphérique immédiate du plan d’eau "en faisant la transition entre l'eau et la terre ferme. Mieux vaut contrôler leur développement en les cultivant en panier. Parmi elles, les plus connues sont sans doute les roseaux, qui portent des plumeaux, et les typhas (ou massettes) qui portent des gros épis marrons duveteux.

      Quelques autres plantes semi-immergées :

      • Pontederia cordata : Robuste et très florifère, cette plante d’environ 60 cm de hauteur arbore des feuilles en cœur et de belles fleurs bleu-violet de juin à août. Pousse jusqu’à 15 cm de profondeur.
      • Oenothère aquatique (Oenothera aquatica) : Ces tiges flottantes peuvent couvrir une grande surface et il faut les couper de temps en temps pour éviter qu’elles ne s’étalent trop. Belles fleurs estivales jaunes. Pousse entre 5 et 10 cm de profondeur.
      • Prêle(Equisetum) : Effet graphique garantit avec ses longues et fines tiges segmentées et son frêle feuillage en plume fine. Il esxiste de nombreuses variétés de prêle, qui se déclinent en différentes tailles (jusqu’à 2 m). Pour le jardinier préparateur de traitements naturels elle est moins intéressante que la prêle des champs, mais elle peut néanmoins être utilisée pour les préparations naturelles peu préoccupantes (purins, décoctions, macérations…).
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        Les plantes lacustres de berge

        Elles n’apportent rien si ce n’est un léger ombrage bas et une fraicheur agréable sur les berges, surtout s’il s’agit de plantes au feuillage imposant. Fleurs insolites, tailles gigantesques, ces plantes ont la capacité de donner une identité forte et unique à votre plan d’eau. Elles apprécient généralement l’ombre et l’humidité.

        Quelques plantes lacustres de berge :

        Parmi les géants, on citera le célèbre gunnera, sorte d’énorme rhubarbe dont la hauteur peut dépasser la taille d’un homme. Plus trapue, l’Astilboïde tabularis étale, elle, ses grosse feuilles en assiette (plus de 50 cm de large) au ras du sol. Les astilbes apportent de la couleur avec leurs plumeaux verticaux en queue de renard. Vous pouvez également compter sur les hémérocalles, les arums ou la ligulaire pour fleurir abondamment les berges.

         

        La prairie lacustre

        La jonction entre le plan d’eau et le reste du jardin peut se faire naturellement avec une prairie lacustre, telle que cela existe le plus souvent dans la nature. Plus résistante au soleil, à condition de bénéficier d’un sol relativement humide, elle forme une zone de transition idéale. Les graminées, hautes ou basses, en gerbes naturelles, sont nombreuses à pouvoir être utilisés (carex, miscanthus, phalaris, Spartina pectinata…) Au niveau des fleurs, la liste est longue : salicaires, Reine des près, eupatoires, polygonums, trolles, linaigrettes, iris peuvent égayer le tout de leurs fleurs blanches ou colorées.

         

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