La plantation tardive de bulbes, le jardinage à prix cassés
Début janvier, quand la saison de plantation des bulbes à floraison printanière est officiellement passée, les jardineries tentent d’écouler leurs fins de série à grand renfort d’offres exceptionnelles. De bonnes affaires en perspectives pour les jardiniers au budget serré.
Comme le chantaient les Byrds en 1965, « à chaque chose, tourne, tourne, tourne, il y a une saison, tourne, tourne, tourne ». Devant la sagesse incontestable de ce petit refrain guilleret à propension giratoire, le jardinier ne pourra que s’incliner humblement. Puis, la réflexion aidant, il réalisera peut-être qu’à l’inverse, d’une action hors saison et à contre-courant, il pourrait sans doute tirer quelque profit. Ainsi, en plantant des bulbes en janvier à un moment où plus personne ne s’y intéresse, il bénéficie de prix cassés dans les jardineries. Si cette plantation tardive n’est pas idéale, elle est néanmoins possible et surtout très économique. Comme quoi, pour faire de bonnes affaires, vive la contre-culture.
Un stock de bulbes de printemps sur les bras
Tous les bulbes à floraison printanière que sont les tulipes, narcisses, muscaris, anémones, jonquilles et autres jacinthes se plantent traditionnellement dans le courant de l’automne, à partir de la mi-octobre, jusqu’au mois de décembre. Elles profitent de l’hiver pour s’enraciner doucement, puis, après que le froid a levé leur dormance, elles sortent et fleurissent depuis la fin janvier pour les plus précoces (perce-neiges) jusqu’en avril ou mai pour les plus tardives (tulipes…). Le début de la nouvelle année n’étant plus une période officiellement propice à la mise en terre de ces bulbes, les jardineries bradent à vil prix ces stocks d’invendus, trop pressées qu’elles sont de faire place nette avant le printemps. Une véritable aubaine...
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La plantation tardive des bulbes de printemps, pas idéal... mais possible
Que se passe-t-il si l’on plante des bulbes dans le courant du mois de janvier ? Les plantes auront, surtout pour les plus précoces, peu de temps pour s’enraciner avant la germination induite par le réchauffement des températures. Moins ancrées dans un sol qui peut bouger au gré des gels et des dégels, elles peuvent rater totalement leur installation. Notamment parce qu'avec ces bulbes mal enracinés, en cette période particulièrement humide, le risque de pourrissement est augmenté. Mais même dans les terres les plus argileuses, en drainant le fond du trou de plantation avec une couche de sable ou de gravier d'environ 5 cm, dans leur très grande majorité, les bulbes se développeront.
Une première année moins fleurie
Dans le meilleur des cas, surtout pour les variétés tardives, l’apparition des fleurs est retardée de quelques semaines. Mais plus généralement, la conséquence d’une mise en terre tardive est l’absence de floraison la première année, la fleur embryonnaire mourant, faute de ne pas avoir pu entamer son développement à temps. Le plus important en cet an I, c’est que le feuillage apparaisse afin de permettre un cycle normal, qui permettra à la plante, en faisant sa photosynthèse, d’accumuler des réserves pour l’année suivante. Car soyez certains que par la suite, les floraisons seront tout à fait normales.
Un p'tit coup de pouce à la plantation des bulbes
Les plantes étant encore fragiles à la fin du printemps, un apport d’éléments nutritifs, sous la forme d’une poignée de compost ou de fumier environ un mois après l’apparition des feuilles est fortement recommandé. Mais plus que tout, soyez très attentif à ne pas couper les feuilles tant qu’elles n’auront pas totalement jauni, car ce sont elles qui permettent l’accumulation des réserves qui assureront, enfin, la floraison au printemps suivant. Enfin, en cas de période de forte sécheresse, un petit arrosage léger ne fera pas de mal.
Les offres spéciales sur les bulbes sont très nombreuses après le mois de décembre. Pour preuve...