Atténer les effets du froid dans le jardin

La résistance au froid et au gel est souvent le facteur le plus déterminant dans le choix des plantes à installer dans le jardin. Car tout le monde ne peut pas s’offrir le luxe d’une flamboyante floraison de bougainvillée.

 

Selon qu’ils habitent au nord ou au sud, en altitude ou au bord de la mer, et malgré ce que stipule la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, les jardiniers ne sont hélas pas tous égaux. Surtout face au froid, que tous les végétaux ne supportent pas de la même manière. Cependant, avec un peu d’observation, et dans la limite du raisonnable, il est leur est possible de profiter de plantes théoriquement peu adaptées à leur jardin grâce à quelques petites astuces. Une manière de supporter les injustices, et, en bon philosophe qu’ils sont, de se consoler que le vrai malheur, finalement, c’est plutôt d’en commettre (des injustices).

 

La notion de rusticité

Elaborées par le département de l’agriculture américain (USDA) dans les années soixante, les zones de rusticité classent les régions en fonction de la moyenne de leurs températures les plus basses. Classées par tranches d’environ 5 °c on dénombre 14 zones à travers le monde, chacune affinée en deux sous-catégories supplémentaires (a et b) de la plus froide, la zone 0a (au-delà - 54 C°, en Sibérie) à la plus chaude, la zone 13b (au-dessus de 18 °C en Afrique). La France est fractionnée en cinq zones, de la 6 (-23 °C à -18,5 °C) pour les régions montagneuses, à la 10 (-1 à + 4,5 °C) pour certains secteurs du littoral méditerranéen.

 

Rusticité, des zones et des plantes

Les plantes ont une capacité de résistance au froid, appelée rusticité, qui n’est la même en fonction des espèces. Aussi, plus on se trouve dans une zone géographique où les hivers sont rigoureux, plus il faudra veiller à adapter le choix des végétaux. Car si certains sont capables d’endurer stoïquement des froids polaires, comme le bouleau, d’autres, dits gélifs, ne supportent pas la moindre température négative. A moins bien-sûr de leshiverner en serre ou en intérieur. C’est la technique la plus courante pour cultiver des plantes hors de leur zone de rusticité. Mais elle nécessite de garder les végétaux petits et peu encombrants pour faciliter les manutentions.

 

Un jardin, des micro-climats

Cependant un jardinier observateur aura peut-être remarqué qu’au sein même de sa propriété, les différences de températures peuvent être notables. Généralement les coins les plus froids sont ceux où se déposent les gelées blanches, un indice que l'on peut facilement observer durant les matinées d'hiver. Une expérience très intéressante a été menée dans un jardin bourguignon en janvier 2006 (Source : "Le Truffaut du jardin écologique" – Editions Larousse). Tandis que la météo locale annonçait – 10 °c, la température relevée sur la terrasse était de -9 °c, au même moment, elle était de -15 °c au ras du gazon exposé au vent, -7 °c au pied d’une haie de thuyas épaisse, -2 °c à l’abri d’un voile d’hivernage contre un mur et de 1°c à 5 cm dans le sol sous un paillis de 15 cm de feuilles mortes. Etonnant non ?

 

Eau et froid se combinent

Les sols gorgés d’eau accentuent les effets du froid sur les plantes frileuses. En terrain argileux et humide, installez un épais drain de graviers de 10 cm au fond du trou lors de leur plantation et ajouter 1/3 de sable au substrat de plantation afin de drainer l'eau vers le bas.

 

En savoir plus :

L'hivernage des agrumes

 

 

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Le froid dans le jardin

 

Effet du gel

Sous l'effet du gel, les cellules des plantes eclatent. La plante s'avachit.

(Image: Susanne Jutzeler - Pixabay)

 

Le gel dans le jardin

UN jardin sans haies est plus exposé au froid, à cause des effets du vent

(Image: Uwe T. - Pixabay)

 

Trachycarpus et gel

Certains palmiers résistent bien au gel, comme le trachycarpus fortunei

(Image: AmelieNewYork-Foter - CC BY-NC-ND)