ABC du jardinage bio - R comme... Rapport C/N

Derrière ce charabia se cache le secret du compost idéal, celui qui murit vite, bien et sans odeur. Une notion à connaitre absolument pour qui fait son propre compost.

 

Rapport C/N, une affaire d'azote et de carbone

Le rapport C/N est l’indicateur qui mesure pour chaque matière organique sa teneur en carbone et en azote, et par conséquent, sa capacité de décomposition. Plus le rapport est haut, plus elle est riche en carbone (C). C’est généralement le cas des matières brunes, sèches ou dures (bois, herbes séchées, feuilles mortes…) qui sont longues à se décomposer. Plus le rapport est bas, plus les matières sont riches en azote (N). Elles sont plutôt vertes, humides ou molles (tonte et feuilles fraiches, déchets de cuisine…) et se décomposent rapidement.

 

Rapport C/N

Azote et carbone contribuent à ajuster les deux mamelles du compostage que sont l’humidité et l’aération. Les éléments carbonés structurent le compost et en assure l’aération grâce à leur rigidité, quand ceux qui sont azotés apportent l’humidité. Un compost qui ne se décompose pas est trop carboné, un compost gélatineux qui dégage de mauvaises odeurs est trop azoté. Dans un cas, il faut arroser, dans l’autre, il faut le remuer fréquemment et ajouter si possible des matières carbonées.

 

Rapport C/N, non mais quel rapport ?

Le rapport idéal pour qu'une matière apportée au compost se décompose bien est d’environ 25. Cela correspond à peu près au broyat de taille de haie, comprenant les feuilles (azotées) et les tiges (carbonées). Le rapport C/N du compost mûr est d’environ 15, celui du gazon est de 7, et celui de la sciure de bois, 200. Dans les faits, et pour ne pas se casser trop la tête, oubliez ces chiffres, et retenez qu’un compost composé à sa création d'un volume identique de matières carbonées et azotées est généralement idéal. Le problème c'est qu'en cours de saison, on dérègle cet équilibre. Au printemps les apports sont souvent plus azotés (tonte, petites tailles...) tandis qu'à l'automne ils sont plutôt carbonés (feuilles mortes, herbes sèches, aiguilles de pin). Un bon jardinier aura donc tendance à garder une partie de ses matières carbonées à l'automne, à côté du tas de compost, afin de les mélanger aux apports azotés de printemps, aux tontes en particulier.

 

Rapport C/N, le point de vue provençal

En Provence, terre de sécheresse, de vent déssechant (Mistral) et d'air sec, le compost a plutôt tendance à sécher rapidement, surtout en été. La tendance est d'avoir un compost sec, assez long à se décomposer. Tous les apports de matières organiques azotées de type déchets de cuisine ou de tonte sont donc les bienvenus. A mélanger absolument avec le reste des déchets carbonés à chaque paport, afin de structurer le tout et de ne pas les laisser se putréfier tout seul, ce serait un comble !

 

Rapport C/N, élément clef de la culture en lasagne

Pour aller plus loin : Culture en lasagne au printemps : le casse-tête du carbone

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