Les erreurs à ne pas commettre au jardin - Planter trop de buis

Il faut croire que Mme L. est une grande amatrice de jardins à la française. Elle a voulu border sa voie d’accès de deux haies basses de buis qu’elle entend tenir taillées à 50 cm de hauteur. En tout, elle a planté environ une centaine de pieds. Erreur fatale !

 

Les temps sont durs pour le buis

Le buis est depuis quelques années la malheureuse victime de plusieurs ennemis mortels. D’un côté la pyrale du buis, charmante petite chenille verte et noire qui dévore le feuillage pour ne laisser que le squelette des feuilles. De l’autre, deux maladies cryptogamiques, la Volutella buxi et le Cylindrocladium buxifolia dont les attaques font salement brunir ou tomber le feuillage et finissent par tuer la plante. Seul recours contre ces fléaux, des traitements réguliers.

 

Ce qu’il va falloir faire

Contre la pyrale, une surveillance régulière de la centaine de pieds de buis ( !) est absolument nécessaire. Les chenilles apparaissent par dizaine lors des nombreuses pontes effectuées par les papillons entre avril et octobre, et sont capables en quelques jours d’anéantir une plante. Une pulvérisation au BT (Bacyllus Thuringiensis), produit utilisable en agriculutre biologique, est obligatoire dès la découverte d’une nouvelle génération. Contre les deux maladies cryptogamiques, seuls les traitements réguliers au Tebuconazol présent dans certains produits de traitement des maladies des rosiers et des plantes ornementales semblent avec le recul, porter leur fruit. Malheureusement, il s’agit d’un produit chimique et cher, dont les pulvérisations répétées ne manqueront pas, à la longue, de poser des problèmes environnementaux, sanitaires et pécuniers...

 

Ce qu’il fallait faire

Soyons clair, par les temps qui courent, mieux vaut ne pas planter de buis et attendre que des solutions pérennes et durables soient trouvées. En attendant des jours meilleurs, Mme L. aurait dû se tourner vers des petits végétaux de substitution : le houx Ilex crenata ou des variétés naines de bambous, photinias, chèvrefeuille… qui ne nécessitent ni surveillance, ni traitements.

 

Le point de vue provençal à propos du buis

Si, en Provence,nous ne sommes épargnés ni par la pyrale, ni par la volutella, il semble que les dégâts du cydrocladium soient encore rares. Cependant, pour un jardinage apaisé et serein, la consigne reste la même, on ne plante plus de buis. Pour les amateurs de topiaire, quelques substituts endémiques à la région peuvent être essayés : chêne vert, chêne kermesse, filaire, myrte... POur les amateurs de haie basse au cordeau, le chêne kermesse, et pourquoi pas, le romarin. /p>

Aller plus loin: Apprendre à ne plus commettre d'erreurs dans le jardin : le coaching jardinage par Bio Jardin Services

Retour aux conseils du jardinier pro