Mme F. a renouvelé un massif en bordure de sa pelouse en y plantant plusieurs variétés de rosier. Le résultat est d’autant plus réussi qu’elle a su marier les couleurs de fleur à la perfection. Seul problème, le massif est balayé par le système d’arrosage automatique du gazon qui vient mouiller le feuillage quotidiennement. Erreur fatale !
Les rosiers, malgré leur grande popularité sont sans doute parmi les plantes les plus délicates à cultiver du fait de leur grande sensibilité aux maladies cryptogamiques que sont l’oïdium, la rouille, ou la tâche noire. Leur feuillage est souvent abimé et leur survie mise en danger par les attaques régulières de ces champignons microscopiques pathogènes. Si les traitements préventifs existent, ils sont fastidieux car il faut les renouveler très régulièrement, après chaque pluie notamment. Quant aux traitements curatifs, ils ne réparent pas les dégâts.
Ces champignons se développent dans des conditions humides que l’arrosage régulier du feuillage favorise. Dès le mois de juin, aidé par des écarts importants de températures entre des nuits encore fraiches et des journées chaudes, les rosiers de Mme F. ont été attaqués par le marsonia (maladie de la tâche noire). Malgré les traitements réguliers qu’elle a effectué par la suite, elle n’a jamais réussi à se débarrasser de ce champignon qui provoque le jaunissement des feuilles et l’apparition de taches noires.
Les rosiers doivent être arrosés au pied, sans aspersion du feuillage. Des traitements préventifs et réguliers à base de bouillie bordelaise et de soufre, ou de préparations naturelles comme la décoction d’ail ou de prêle permettent de maintenir à distance ce type de maladie. Mais sous l’effet d’un arrosage quotidien, la lutte est perdue d’avance. Mieux vaut éviter l’installation de rosier dans ce genre d’endroit. A défaut, il faut au moins sélectionner des variétés censées résister à ces maladies, comme celles qui bénéficient du prestigieux label ADR : Pink Paradise, Line Renaud, Larissa, Matador, Opalia… Attention également lorsque vous effectuez les tailles d'été à ne pas propager les maladies avec votre sécateur. N'oubliez pas de désinfecter vos outils de coupe en nettoyant les lames à l'alcool à brûler.
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Les rosiers ne sont pas des végétaux prédestinés au climat provençal. La chaleur et le plein soleil peuvent en effet être difficiles à supporter pour eux. Toutefois, ne les mettez pas à l'ombre où ils ne fleuriraient pas. C'est surtout la conjonction humidité/chaleur qui favorise le développement des maladies, et en particulier celle de la tâche noire. La chaleur, en Provence, on l'a naturellement. Du coup, entre mai et septembre, il suffit de quelques heures de pluie ou d'un arrosage par aspersion pour mouiller le feuillage et provoquer son apparition soudaine. Il est donc clairement recommandé de pratiquer des traitements anti-fongiques réguliers (tous les 10 jours) et systématiquement après un épisode pluvieux durant la belle saison. Il est encore plus recommandé de ne pas installer les rosiers à portée de l'arrosage de la pelouse. L'oïdium, qui s'installe plutôt à l'occasion de gros écart de températures entre la nuit et le jour mais toujours dans une atmosphère humide apparait plutôt en début ou en fin de saison.
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