Comment faire refleurir une orchidée dendrobium phalaenopsis ?
Mes orchidées Dendrobium phalaenopsis font des feuilles et des racines, mais elles ne refleurissent pas. Que dois-je faire pour encourager la formation de nouvelles fleurs ?
L'orchidée du grand business mondial
Les orchidées « papillon » Dendrobium phalaenospis sont les stars des têtes de gondole des jardineries et parfois de certains magasins d'aménagement intérieur ou de bricolage. Vous en avez forcément déjà aperçu une, un jour ou l'autre, sur un étal ou chez des amis. C'est un grand classique des cadeaux floraux. Produites à la chaine aux Pays-Bas et dans les pays asiatiques grâce à des techniques de multiplication par culture in-vitro et de manière quasiment automatisée, ce sont les orchidées, de très très très loin, les plus vendues en France et même ailleurs. Elle est en tête du top 10 des ventes sur le marché de gros hollandais des plantes fleuries avec plus plus de 100 millions de pots vendus par an, représentant un chiffre d'affaire dépassant les 330 millions d'euro !).
Des conditions favorables pour les orchidées
En réponse à votre question, sachez d'abord que cette plante tropicale n'est pas faite pour fleurir en continu et doit se reposer plusieurs mois entre deux floraisons. En règle générale, elle ne fleurit pas plus de deux à trois fois par an. Pour cela elle a besoin de conditions de culture adaptées. Placez-la dans un endroit lumineux mais à l’abri du soleil direct et maintenez-la loin des courants d’air (méfiez-vous lorsque vous aérez vos pièces en ouvrant les portes et les fenêtres). Pendant l’hiver, éloignez-la des radiateurs qui assèchent dangereusement l'air et le substrat. Ce dernier doit rester spongieux, mais sans humidité stagnante, pour éviter le pourrissement des racines, surtout entre deux floraisons. Un arrosage à la main par semaine est une bonne fréquence en période de floraison en veillant à vider l’eau en excès dans les coupelles. Un arrosage tous les dix à quinze jours suffit généralement entre les moments de floraison. Vous pouvez aussi, à la même fréquence, baigner la plante en trempant le pot dans un récipient d'eau pendant un bon quart d'heure, mais en prenant garde de ne jamais immerger le coeur de la plante, car elle pourrait en mourir.
L'appétit frugal des orchidées
Cette espèce d’orchidée, comme pas mal d'autres, est, dans son milieu naturel, épiphyte. C’est-à-dire qu’elle pousse comme le fait une liane sur les troncs d’arbres en se servant de lui comme un support, sans jamais s'ancrer dans la terre. Elle se nourrit exclusivement des eaux de pluie qui en ruissellant sur l'écorce et les mousses, se chargent en matières organiques décomposées ou en cours de décomposition. Autant dire que cette fleur délicate à un appétit d’oiseau, plus proche de celui du colibri que de l'aigle royal. Un apport d’engrais trop important peut donc se révéler contre-productif voire mortel. Arrosez plutôt vos orchidées avec des fond de théière car cette eau imbibée de feuilles, et donc de micro matières organiques, équivaut à leur donner un apport nutritif tel qu'elles le recoivent dans la nature. Si besoin, une fois par mois, complétez avec un engrais spécial orchidée épiphyte pour encourager la floraison. Néanmoins, cela n'est généralement pas nécessaire car la frugalité joyeuse est l'apanage de cette magnifique fleur tropicale. Gardez bien à l'esprit que le substrat à l'intérieur du pot (composé le plus souvent d'un mélange de tourbe, de sphaigne et d'écorces de pin) n'est qu'un support de culture, qui n'est en aucun cas directement nourrissier. Notez enfin que si les pots en plastique sont souvent transparents ce n'est pas pour faire moche, mais pour que les racines, comme lorsqu'elles sont aggrippées aux troncs des arbres, puissent voir la lumière, car elles participent activement à la photosynthèse de la plante. Evitez donc les cache-pots opaques...
Forcer une orchidée
Dans le cas d’une véritable absence de floraison s'étalant sur une période supérieure à six mois, il est possible de forcer artificiellement la plante à fleurir. D’abord en jouant sur une légère différence de température, qui est l'un des facteur naturellement déclencheur dans son milieu naturel. Pour cela, placez la plante dans une pièce un peu moins chaude, idéalement à 15-16 °c (moins serait prendre le risque de la tuer) pendant une vingtaine de jours avant de la remettre à sa place et à température ambiante. Une méthode plus radicale consiste à induire un stress en la mettant dans un endroit sans lumière, type placard, pendant dix à quinze jours. Cette dernière solution, qui est, avouons-le, une véritable petite torture dont il faut savoir ne pas abuser, agit comme un choc, donnant l'illusion à l'orchidée qu'elle est en danger de mort et qu'il lui faut donc à tout prix assurer la descendance en fleurissant rapidement de manière à générer des graines. Le jardiner est donc parfois cruel.
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