Astuces au jardin - Chauffer une serre avec du compost

Etat des lieux

Mr B. est un grand fan d’horticulture et de jardinage, mais c’est aussi un astucieux bricoleur. Pour chauffer la petite serre où il effectue en fin d’hiver ses semis à chaud de plantes potagères il réutilise la chaleur produite par ses tas de compost. Une opération qui n’est pas de tout repos, mais totalement gratuite et diablement écolo.

 

Les semis à chaud... veulent du chaud

Pour obtenir des récoltes précoces, il convient de procéder à des semis assez tôt en saison, dès le mois de février-mars pour les légumes d’été. Or, les graines ayant besoin de températures minimales pour germer, il faut leur trouver un endroit adapté, qui ne craint pas les salissures, et qui soit lumineux, spacieux… et chauffé. Si la serre extérieure s’avère le meilleur endroit pour cela, le problème du chauffage et de son coût se pose rapidement.

 

Ré-utiliser la chaleur dégagée par le compost

S’inspirant des méthodes de Jean Pain, qui ré-utilisait la chaleur générée par un énorme tas de compost saturé en eau, Mr B. a installé 5 grands bacs de 800 litres fabriqués en bois de palette, sous les plans de travail de la serre. Il s’est ensuite fait gratuitement livré par un élagueur 4m3 de broyat frais, composé, c’est important de le préciser, d’autant de bois que de feuilles. Cette année, il s’est agi des résidus du rabattage d’une grande haie panachée, composée de photinias, de lauriers-palmes et d’éléagnus. Trop de bois (carbone) ou trop de feuilles (azote) empêche une montée en température satisfaisante et durable. Le premier ne chauffe pas, les secondes chauffent très vite mais peu longtemps.

 

Le compost, le chauffage central des serres

Avec sa brouette, il a ensuite patiemment rempli ses bacs avec le broyat qu’il a bien pris soin d’humidifié auparavant. Il n’a fallu que quelques jours pour que les tas montent à cœur à des températures avoisinant les 70°c. Ils resteront ainsi trois à quatre semaines avant de refroidir doucement. Un brassage, associé à un petit ré-apport de broyat frais (et légèrement sur-azoté si possible) lui permettra de faire repartir la température pour un mois supplémentaire. La petite serre étant chaque hiver isolée avec soin, il réussit tous les ans, de mars à avril, à garder une température nocturne minimale de 10°c. Pas mal ! Veillez toutefois à prévoir quelques aérations malgré les besoins en isolation, car le compost dégage durant sa maturation du dioxyde de carbone. Evitez également de compacter le compost, car en absence d'oxygène (anaérobie) la maturation, quoique très efficace et rapide, dégage du méthane. A moins de pouvoir le récupérer par voie de méthanisation pour le réutiliser (comme le faisait Jean Pain qui faisait rouler sa voiture avec), c'est un gaz non seulement explosif mais à l'effet de serre très nocif. Au mois de mai, les bacs sont vidés et le compost, demi mûr est utilisé en paillage de surface au potager, au pied des légumes qui avaient germé dans la serre. Rien ne se perd… Attention, soyons précis, il ne s'agit pas de compost Jean Pain, dont la fabrication est très précise, plus complexe et beaucoup plus... fatigante.

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Quelques vidéos illustratives :

 

Illustration du système, avec cette vidéo où du fumier est utilisé pour accélerer le processus de montée en température.

 

 

 

Un système un peu plus élaboré, permettant une convection naturelle astucieuse.