Pourquoi pailler le sol ? Les avantages du paillis

« Paillez, paillez, paillez ! » les nouveaux jardiniers bios n’ont que ce mot là à la bouche. Remarquez qu’ils n’ont pas tort, car la raison du paillage est toujours la meilleure. Nous l’allons montrer tout à l’heure.

Huit bonnes raisons de pailler le sol

Le développement du jardinage bio fait peu à peu changer les mentalités dans les plates-bandes et l’utilisation du paillis est, par exemple, devenue une technique qui rallie de plus en plus de suffrages. Il faut reconnaitre qu’elle est pleine de bon sens. Si vous n’êtes pas encore adepte, découvrez les bonnes raisons d’y recourir. Il y en aura bien parmi elles une ou deux pour vous tenter…

• Conserver l'humidité
  
  Disposer cinq à dix centimètres de paillis au pied des plantes permet de limiter l’évaporation de l’eau du sol. Vous pouvez du coup espacer les arrosages car l’eau reste disponible plus longtemps pour les racines. Elle s’enfonce plus loin dans le sol ce qui favorise l’enracinement profond de vos plantes. Elles sont alors plus aptes à résister naturellement à la sécheresse, aux ravageurs et aux maladies. Par contre, attention, le paillis ne génère pas d'humidité et il ne se substitue donc pas à l'arrosage.

 

• Restreindre les mauvaises herbese
  Dès lors qu’il est suffisamment épais, le paillis entrave le développement des adventices. Pour être précis, il n’empêche pas toutes les herbes, graines et rhizomes présents sous le paillis, de pousser (sauf s'il est particulièrement épais soit au moins 20 cm), mais il va par contre interdire à toute nouvelle graine de se déposer au sol et germer. D’où l’importance d’un désherbage minutieux avant la pose. Si par la suite quelques interventions peuvent être nécessaire elles sont légères et pourront facilement être exécutées à la main, sans outils.

 

• Protéger le sol
  Dans la nature, les sols nus n’existent pas. Ils sont soit recouverts de végétal comme dans une prairie, soit recouverts de matières organiques comme dans une forêt. Dans une terre laissée à la merci des intempéries, les éléments nutritifs sont facilement lessivés. Le sol s’abîme, s’érode et se tasse, jusqu’à former, dans les sols les plus argileux, une croûte compacte qui gêne la pénétration de l’eau, jusqu'à provoquer des phénomènes de battance.

 

• Favoriser la pédofaune
  Le dépôt de matières organiques en surface d’un sol, déclenche l’arrivée opportune de la pédofaune. Vers de terre, bactéries, champignons ou insectes, tous vont jouer un rôle prépondérant dans la décomposition. Cette chaine vivante et complexe qui se met en place est appelé réseau trophique. Il est à l’origine de la création de l’humus et de la mise à disposition de la nourriture pour les plantes. La présence du mycélium ces filaments de champignons microscopiques qui vivent en symbiose avec les racines des plantes, et augmente leur surface de développement, décuple les possibilités d'exploration et de d'exploitation du sol en terme de nutriment et d'eau.

 

• Enrichir et améliorer le sol
  Sous l’action de la pédofaune, les déchets de tonte disparaissent en quelques semaines, et les écorces ou les broyats en plusieurs mois. Dans tous les cas, la décomposition va créer l’humus qui permettra le stockage des éléments nutritifs et leur libération à destination des plantes au fur et à mesure de leurs besoins. De plus, le sol se structure et s’aère naturellement grâce à leur action de trituration et à leurs déplacements dans des galeries.

 

• Recycler ses déchets verts
  Avec le paillage, tout peut être recyclé, que ce soit les tontes, les feuilles mortes, épines de pin, herbes hautes, les résidus de tailles de haies broyés avec la tondeuse ou ceux de grosses branches avec un broyeur. Le jardinier qui se convertit au paillis transforme du jour au lendemain des déchets inutiles en ressources de valeur. Là où il s’échinait à brûler ou évacuer péniblement les premiers vers la déchetterie, il aura dès lors tendance à manquer cruellement des secondes.

 

• Gagner du temps
  Le travail que nécessite la mise en place du paillis est largement compensé pas celui qu’il économise par la suite : plus de désherbage, plus de binage, plus de labourage et beaucoup moins d’arrosage. Un épais paillis permanent est la porte d'entrée aux techniques de non-labour.

 

• Economiser de l'argent
  La présence d’un paillis engendre d’importantes économies d’eau. Si ce paillis devient permanent, le travail du sol et l’apport d’engrais deviennent inutiles. Vous faites l’économie du motoculteur, des engrais et de beaucoup de sueur. On glisse alors le pied dans la porte qui ouvre vers la permaculture. C’est une autre histoire…

   

  Paillis, paillage, le point de vue Provençal

  Le paillage, en Provence, est une technique indispensable qui devrait être remboursée par la Mutuelle Sociale Abricole tellement elle est bénéfique. Evidemment, et en premier lieu, le paillis protège le sol des assauts du soleil et réduit l'évaporation de l'eau durant l'été. Mais il limite les effets dévastateurs de la battance sur nos sols argileux particulièrement sensibles à ce phénomène. La lente transformation du paillis en humus nourrit notre terre si pauvre en nutriments, allège sa lourde structure et tempère son alcalinité. Le paillage, épais tant qu'à faire, est une pratique dont on ne saurait se passer dans notre région.

   

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