Est-il vraiment necessaire de poser des pièges à guêpe ?

D’après les jardiniers la guêpe a deux énormes défauts: elle pique atrocement fort et elle dévore les fruits mûrs. Savent-ils seulement que c’est également l’un des insectes auxiliaires les plus utiles au jardin ?

 

Que les guêpes ne s’étonnent pas de leur réputation sordide qui fait d’elles les victimes d’une chasse sans merci, car elles l’ont bien cherché. Rendez-vous compte, elles installent leurs nids au plus près des maisons, faisant planer sur les habitants la menace permanente d’un risque de piqûre douloureuse. Pire encore, ces empêcheuses de pique-niquer en rond se repaissent des fruits du verger avant même que celui qui a tant sué pour en prendre soin ne puisse en profiter. Assurément, la psychologie n’est pas leur fort. Reste que ces mal-aimées sont de grandes prédatrices de nombreux ravageurs des cultures et que leur présence réduit de facto le recours aux pesticides. Le temps est peut-être venu de la cohabitation...

 

De la dangerosité des guêpes

Les guêpes ne sont pas des insectes agressifs par nature, et elles ne piquent la plupart du temps que par reflexe défensif lorsqu’elles se sentent menacées. C’est le cas bien-sûr quand on cherche à les écraser, ou bien lorsqu’elles se coincent dans les habits ou les cheveux. Cela arrive également quand on se trouve trop près de leur nid, et que notre silhouette en obstrue malencontreusement l’entrée ou que l’on émette des vibrations excessives par des mouvements agités. La réaction naturelle de défense, c’ est alors la piqûre. Dans les autres cas, même lors d’un face à face impromptu, la guêpe généralement se détourne ou s’enfuit. La présence d’un nid de guêpe est donc surtout à redouter lorsque son emplacement est situé au cœur d’une zone d’activité ou de passage.

 

De la voracité des guêpes

Dévastatrice dans le verger, l’appétence des guêpes pour le sucre contenu dans les fruits mûrs est une calamité susceptible d’anéantir tout ou partie des récoltes de pêches, pommes, poires, prunes ou raisin. Le sucre est en effet le carburant principal de la guêpe adulte. Si l’ensachage des fruits avec des sachets kraft peut être une réponse ponctuelle (mais harassante !) pour protéger les gros fruits, cela ne saurait constituer une solution universelle et satisfaisante. Par contre les pièges à guêpe remplis de mélanges sucrés issus du commerce ou bricolés à partir de bouteilles plastiques, se révèlent redoutables. La palme de l’efficacité, disons-le en passant revient sans doute au mélange 1/3 bière et 2/3 jus de pomme, totalement irrésistible et donc devastateur. Cela dit, les contempteurs des équilibres naturels dans le jardin remarqueront avec malice et raison que si ces jus sucrés s’avèrent plus attractifs que les fruits, peut-être n’est-il plus nécessaire de tuer les guêpes dès lors qu’on les nourrit suffisamment… N'hésitez pas à prendre quelques minutes ou carrément une RTT pour réfléchir à la phrase que vous venez de lire.

 

De l’intérêt des guêpes

Car que l’on parle des guêpes polistes (qui font des petits nids avec des alvéoles apparentes), des guêpes communes (genre Vespula qui font des gros nids enveloppés d’une cloison protectrice) ou même des plus rares et moins visibles guêpes solitaires, la prédation exercée par ces insectes est très importante sur les différentes populations de ravageur du jardin, comme les chenilles, les sauterelles, les criquets, les mouches.... On estime ainsi, selon la taille de la colonie, que les prélèvements destinés à nourrir les larves, qui elles, sont exclusvement carnivores, peuvent atteindre plusieurs dizaines de grammes d’insectes par jour. C’est à peu près autant que la prédation qu’exerce une mésange pour nourrir sa nichée. Enfin, certaines guêpes solitaires pondent dans le corps ou les œufs d’insectes nuisibles comme les pucerons ou les chenilles. Leur larves, parasitaires, tuent leur hôte en le dévorant de l’intérieur.

 

Le saviez-vous ?

Contrairement aux apparences, les piqures de guêpe et même de frelon sont moins venimeuses que celles des abeilles. Mais elles sont plus douloureuses car le dard, plus long, pénètre en profondeur jusqu’aux vaisseaux sanguins où le venin est rapidement diffusé.

 

Les guêpes : point de vue provençal

La guêpe n'est une espèce rare en Provence. Les heureux propriétaires de piscine en savent quelquechose puisqu'elles viennent très souvent en boire l'eau. Sans doute auront-ils remarqué à cette occasion que la cohabitation se passe très bien avec les baigneurs, malgré tout le mouvement que peuvent générer les baignades. Comme quoi, nous n'avons pas affaire à un animal sanguinaire qui pique tout ce qui bouge. Tant que les nids sont suffisamment éloignés des zones de vie, il n'est pas nécessaire de les détruire. Par contre, si à chaque fois que vous mangez dehors, une horde de guêpe se jette sur les aliments, fruit ou viande, il va peut-être falloir agir pour le bien des habitants. Car faites attention, quand vous écrasez une guêpe puis deux, puis trois, elles emettent des substances volatiles qui rendront les autres de plus en plus aggressives.

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Les guêpes

Guêpes sur poire

A la recherche de sucre, les guêpes s'attaquent aux fruits.

Image: Ria Dierikx-de Groot - Pixabay

 

 

Nid et larves de guêpes polistes

On distingue les larves dans ce nid de guêpes polistes

Image: Juan Glez - Pixabay

 

 

Retour au nid guêpe

Une guêpe rentre au nid avec de la nourriture pour les larves

Image: gwendoline63 - Pixabay

 

 

Nid de guêpe dans un trou

Les nids sont souvent établis dans des cavités

Image: Bio Jardin Services