Planter un murier-ronce au pied des arbres fruitiers

Un bon moyen d’augmenter la production de vos arbres fruitiers est de leur associer une liane fruitière à qui ils serviront de tuteur. A ce petit jeu-là, le murier-ronce, est sans aucun doute la plus adaptée d’entre elle. D’autant qu’il existe de nombreuses variétés sans épines qui permettent des récoltes sans égratignures.

 

Ne dites surtout pas au jardinier qui, au prix d’un débroussaillage titanesque est enfin parvenu à mettre les ronces à la porte de son jardin, que vous allez, vous, son ami, son propre frère, en installer sciemment au pied de vos arbres fruitiers pour les y faire grimper. Vous risqueriez de nuire gravement à sa santé mentale. Laissez plutôt cette curieuse association végétale lui démontrer par elle-même, au fil des ans et au gré des récoltes, tout l’intérêt de sa mise en place.

 

Des lianes fruitières dans les arbres, une nouvelle approche

Technique issue de l’agroforesterie, l’association entre un arbre fruitier et une liane fruitière (vigne, murier-ronce, kiwi…) s’immisce peu à peu dans les jardins. C’est un moyen simple d’augmenter sa surface de production en utilisant les arbres comme des supports de culture. Si la technique requiert un peu de pratique pour être correctement menée, elle permet, lorsque les associations sont appropriées, de doubler les récoltes.

 

La mûre, reine de l'association

Les variétés de ronces dites « cultivées » sont des améliorations de la ronce sauvage (Rubus fruticosus) que l’on trouve dans la nature. De cette cousine fruste elles ont hérité d’une forte vigueur et d’une résistance à toute épreuve, sans nécessiter de soin ou de sol particulier. La ronce étant une plante pionnière de lisière, elle se satisfait par nature de toutes les expositions, y compris les plus ombragées où elle fructifie sans broncher. Voilà qui en fait une parfaite candidate pour monter dans la sombre ramure des arbres. D’autant que ses racines, très sujettes à la mycorhyzation, favorise la vie du sol, ce qui sera, à long terme, bénéfique à son généreux support. Un épais paillage permanent facilitera l’épanouissement de son système racinaire.

 

La mise en place d'une ronce au pied d'un arbre fruitier

Comme la plupart des lianes fruitières, la mûre a une croissance rapide qui peut l’amener à mesurer jusqu’à quatre ou cinq mètres en deux ans. Il convient donc de la planter au pied d’un arbre d’au moins cinq ans, sur lequel elle pourra grimper sans l’étouffer. Un pied par arbre est suffisant, à placer à environ 40 cm du tronc. La concurrence entre les deux végétaux sera faible, l’arbre allant puiser ses ressources en profondeur quand la ronce gardera ses racines d’avantage en surface. A l’inverse de sa cousine sauvage, elle restera peu invasive. Les fruits, qui apparaissent sur le bois de l’année précédente, ont tendance à faire ployer les rameaux vers le bas, ce qui facilite la récolte. Pour une gestion simple de la taille, supprimez en hiver une tige sur deux à 50 cm du sol.

 

Différentes variétés de mûres

Il existe de nombreuses variétés de ronces cultivées, qui produisent de gros fruits sucrés et savoureux durant l’été. Évidemment, mieux vaut opter pour celles qui ne portent pas d’épines, ce qui pacifiera les cueillettes, comme la « Loch Ness », la « Géante des jardins » ou la « Triple Crown ». Si vous comptez planter plusieurs pieds cet hiver, et améliorer ainsi la pollinisation, n’hésitez pas à installer plusieurs variétés afin d’étaler les récoltes de juillet à la fin septembre et de varier les saveurs.

 

Associer mûre et arbre fruitier, le point de vue Provençal

Ce n'est pas une mauvaise idée, en Provence, d'associer les mures à un arbre fruitier. D'abord parce qu'au pieds de nos fruiters, il y a généralement déjà un goutteur d'arrosage automatique, ce qui permet de ne pas avoir à se préoccuper de l'installation d'un nouveau circuit. Car bien que la mûre soit une gaillarde, elle a du mal à se passer d'eau dans notre région. En faisant ainsi, il n'y a qu'à augmenter le débit du goutteur, ou en rajouter un autre, si besoin au bout d'un capillaire, pour résoudre immédiatement le problème de l'eau. Ensuite parce que sous le soleil de plomb de l'été, un peu d'ombrage ne fera pas de mal à la plante, surtout qu'elle s'en accomode facilement sans que cela ne nuise à sa fructificaton et à la saveur des mûres. Un paillage organique épais et permanent associé à l'arrosage permet de garder un sol un tant soit peu frais et humifère, comme le sont les sous-bois dont sont originaires ses sauvages ascendants.

 

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