L’arbre à franges est un élégant arbuste dont la floraison spectaculaire de milieu du printemps, d’un blanc immaculé, offre l’anachronique vision d’un arbre sous la neige de janvier. D’où son autre nom d’arbre à neige.
Si tu t’imagines, fillette, que ça va durer toujours, le temps de la neige, ce que tu te goures, fillette, ce que tu te goures. Si tu crois, petite, que les batailles de boules, les descentes en luge et les bonhommes de neige ça va durer toujours, fillette, ce que tu te goures. L’hiver s’en ira, les beaux jours viendront et toute cette neige, ne sera plus que songe. Alors joue, fillette, joue tant que tu peux, sous les légers flocons et dans le blanc manteau. Et si tu veux prolonger, le souvenir ému de ces jeux de l’hiver, demande fillette, à ton jardinier de père, de planter pour toi un arbre à franges. Son étonnante floraison printanière te rappellera cette neige éphémère, que tu vois dehors et qui bientôt fondra. (D’après R. Queneau.)
L’arbre à frange ou à neige, de son nom botanique Chionanthus (du grec chiôn, neige, et anthos, fleur) fait partie de la famille des oléacées comme l’olivier ou le frêne. Il a de l’un, les petits fruits noirs en forme d’olive, et de l’autre, les feuilles allongées et opposées. Il existe deux espèces, proches, mais distinctes. Le C. virgincus, l’espèce type, est originaire d’Amérique du Nord, alors que le C. retesus, vient lui tout droit d’Asie. Le premier est un arbuste buissonnant, au port large et arrondi de 3 à 5 m de hauteur, tandis que le second, au port arborescent, forme un parasol retombant qui peut atteindre 5 à 9 m. Ils possèdent tous deux une belle écorce grise aux reflets rougeoyants qui se craquelle en s’exfoliant. Leur feuillage, qui diffère légèrement par la longueur des feuilles, est d’un beau vert franc en saison qui vire au jaune d’or étincelant à l’automne
Quelle que soit l’espèce, pour voir la neige au mois de mai, le jardinier devra être patient, car la floraison n’intervient que tardivement, sur des sujets âgés de 5 ans minimum, parfois plus. Celle-ci, qui fait toute l’originalité du Chionanthus est massive et étonnante, d’un blanc pur qui donne l’impression d’une chute de neige récente. Elle a lieu entre la mi-mai et la mi-juin et fait de cet arbuste un des plus originaux de nos jardins. Formées de quatre fines franges en panicule, et légèrement plus longues sur le C. retesus, les milliers de fleurs dégagent un parfum légèrement mentholé. L’espèce étant dioïque, les sujets mâles, qui ont la floraison la plus spectaculaire, doivent féconder les fleurs femelles pour qu’elles donnent ses petits fruits bleutés. Autant dire, qu’avec un seul arbre, vous n’aurez pas de fruit. Et tant pis pour les oiseaux, qui en sont pourtant friands.
Dans les climats les plus froids, mieux vaut opter pour le C. virginicus, car avec une résistance à – 25°c il est plus rustique que son cousin asiatique, (– 15°c). L’arbre à neige préfère les sols acides à neutre, riche, humide et drainant mais des sujets greffés sur un frêne à fleur (Fraxinus ornus), et c’est souvent le cas, s’accommoderont sans problème d’une terre calcaire. Prévoyez un emplacement ensoleillé, ou légèrement ombragé sous les climats les plus secs. Pour maintenir la fraicheur du sol, paillez largement le pied de l’arbre, jusqu’à sa frondaison pendant les premières années, et arrosez dès que le sol s’assèche. Le C. virginicus, se mène sur plusieurs petits troncs, pour favoriser son port buissonnant. A l’inverse, le C. retesus, pousse sur un tronc unique, comme un arbre. Les fleurs émergeant sur le bois âgé, la floraison est naturelle et ne nécessite pas de taille, à part pour le nettoyage des branches mortes.
Mettez en valeur votre Chionanthus en le plaçant en sujet isolé, au milieu de la pelouse ou en point de mire de fond de jardin. Succès garanti.
(Source : Wikipedia - CC-BY-SA 3.0)
(Source : Wikipedia - CC-BY-SA 3.0)