ABC du jardinage bio - V comme... Vinaigre blanc (ou acide acétique)
Labellisé à tort désherbant bio, le vinaigre blanc est un herbicide de contact, naturel et bon marché. Si son efficacité est réelle, son utilisation n’est pas anodine pour l’environnement. A réserver dans certains cas et sous certaines conditions.
Le vinaigre blanc, une affaire d'acide
Le vinaigre blanc que l’on trouve dans le commerce est en fait de l’acide acétique dilué à environ 8 % dans de l’eau. Il est issu d’un processus biologique tout à fait naturel. On retrouve l’acide acétique dans la composition de nombreux herbicides vendus dans le commerce, mais leur usage n’est toutefois pas autorisé en agriculture biologique. Avec l'interdiction des roduits de synthèse dans le jardin amateur au 1er janvier 2019, c'est l'une des rares substances, avec l'acide pélagonique, qui sera encore disponible dans le commerce.
Le vinaigre blanc, un desherbant de contact
Le vinaigre blanc est utilisé dans les jardins comme un desherbant de contact qui tue en quelques heures les parties de la plante qu'il touche. A l'inverse des herbicides systémiques (à base de glyphosate notamment), il ne pénètre pas dans la plante pour circuler dans la sève et se disséminer dans les tissus, des feuilles jusqu'aux racines. Ainsi donc, le vinaigre blanc ne tue pas les plantes, mais il brule le feuillage. Si la plante est jeune, l'effet sera mortel. Mais si elle est plus âgée ou particulièrement coriace comme les adventices à grosse racine pivotante (rumex, pissenlit, chardons...) ou à rhyzome charnu et long (chiendent, prêle, liseron...) seul le feuillage sera brulé et la plante repartira de la base.
Le vinaigre blanc, naturel, mais pas inoffensif
Bien qu’il soit naturel et rapidement biodégradable, l’acide acétique est un bactéricide puissant ainsi qu'un fongicide avéré, ce qui en fait un produit d'entretien efficace, de plus en plus employé dans les maisons. On comprend que s'il est utilisé à trop haute dose, son impact est destructeur sur la vie microbienne et fongique du sol. Adieu mycéllium et mychoryzes ! C’est également, un produit acidifiant qui peut à la longue poser des problèmes de PH au niveau du sol. Mais à l’inverse du glyphosate, il n’est ni polluant pour les nappes phréatiques, ni pour les jardiniers. Ce n’est déjà pas si mal…
Viniagre blanc, la juste dose
On le voit, le vinaigre blanc n’est un produit à pulvériser massivement à tort et à travers. Réservez-le pour des traitements ciblés, sur les herbes isolées d’une allée ou d’une terrasse. Dilué à 15 ou 20 % dans de l’eau, le vinaigre blanc grille rapidement les plantes, surtout quand le soleil est de la partie. Le mieux est d’agir le plus tôt possible, quand les pousses sont encore jeunes, car sur les sujets adultes, les résultats sont moins probants. Sur les plantes les plus coriaces, certains l’utilisent pur. Pas officiellement bio… mais efficace. Avec le vinaigre blanc, mieux vaut traiter très tôt en saison, et assez régulièrement pour n'avoir à éradiquer que des plantes junes.