ABC du jardinage bio - N comme... Non-Labour

Le labourage profond et le bêchage sont des pratiques qui tendent à disparaître des us et coutumes de jardinage biologique. Car en plus de meurtrir le dos et d’être fastidieuses, elles ne sont pas si bénéfiques que cela pour le sol.

 

Le labour, une vieille institution

Depuis toujours, après les dernières récoltes, les paysans ont labouré leurs terres afin de préparer les cultures à venir. Leur but, aérer le sol pour favoriser l’oxygénation des racines, améliorer l’action du gel pour casser les mottes et ameublir la terre, empêcher la germination des graines d’adventices en les enfouissant profondément, nettoyer la zone en enterrant les déchets des cultures précédentes, et enfin, incorporer au sol les amendements organiques.

 

Les inconvénients du labour

Les mentalités et les pratiques ont commencé à changer lorsque des études scientifiques du sol en ont révélé la complexité, et surtout, l’extraordinaire écosystème qui s’y loge. L’activité débordante de cette pédofaune (faune du sol) le plus souvent invisible, génère une chaîne alimentaire dite « réseau trophique », qui est à la base de la fertilité du sol. Est apparue alors, la notion de sol « vivant » et le constat que le labourage perturbe cette faune, voire même, la détruit. En effet, d'une part, il modifie trop brusquement la répartition de l’oxygène en mélangeant les strates supérieures du sol en contact avec l'air et les strates inférieures qui n'en ont pas ou peu. D'autre part, les lames de motoculteurs assassinent les vers de terre, et la vitesse de rotation excessive des fraises créent à la longue une semelle de labour, totalement infranchissable pour les racines.

 

La notion de non-labour

En réaction, les jardiniers bio ont développé le non-labour, technique de culture rendue possible par la présence d’un paillis permanent sur le sol qui crée de la biomasse décomposable. L’activité de la pédofaune, qui triture, dilacère, digère et transforme les matières organiques en humus fait le reste, tout comme dans les sols forestiers qui demeurent fertiles sans intervention humaine. Les galeries creusées par les lombrics, les insectes fouisseurs et les filaments de mycélium des mycorhyzes creusent des galeries qui laissent pénétrer l'air dans le sol et font office de puit d'aération. La terre est ainsi structurée, aérée et fertilisée, naturellement. Sur les sols trop tassés, la grelinette est un outil qui permet, si besoin, de l’aérer et l’ameublir, sans toutefois la retourner. C'est un des piliers de la permaculture.

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Sol cultivé selon la technique du non-labour

Terre humifère non labourée, sous un épais paillis permanent