ABC du jardinage bio - L comme... Lune

Jardiner avec la lune exige discipline et attention, ainsi qu’un emploi du temps flexible. Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? Vaste débat entre les adeptes de la biodynamie pure et dure, les humbles jardiniers à tendance lunatique et les vrais terre-à-terre, pour le coup, mal lunés

Quelques précisions astronomiques pour jardiner avec la lune

Depuis la nouvelle lune, croissante jusqu’à la pleine lune puis décroissante avant le recommencement de la lunaison suivante, il s’écoule 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2 secondes, soyons précis. Durant ce parcours elliptique autour de la terre, l’astre passe dans l’axe des douze constellations, effectue deux nœuds lunaires en croisant le plan de rotation de la terre autour du soleil et passe par son périgée, au plus loin de la terre et son apogée au plus près.

Influence de la lune ascendante et descendante dans le jardin

C’est surtout à la hauteur de la lune dans le ciel, qui augmente pendant 13 jours puis diminue pendant les 13 suivants, plutôt qu’à la croissance de ses quartiers que le jardinier doit être attentif. Attention donc à ne pas confondre lune croissante et lune montante (ou ascendante). Lorsque la lune est montante, la circulation de la sève de bas en haut est accrue. On dit que ces jours sont propices à tout ce qui se trouve au-dessus du sol : greffe, récolte, semis. A l’inverse, en phase descendante, les travaux qui concernent le sous-sol sont à privilégier : plantation, repiquage, bouture ou récolte des légumes-racines. Les tailles se font aussi à cette période, par anticipation de la lune montante. Notons toutefois que par lune croissante, les récoltes de fruits, de légumes, mais aussi des fleurs destinées aux bouquets, se conservent plus longtemps.

Jardinier avec la lune, un planning complexe

Six heures avant et après les périgée, apogée et nœuds lunaires, le jardinier doit totalement s’abstenir d’intervenir au jardin où toute action est néfaste. Quant aux positions de la lune par rapport aux constellations, elles durent de 2 à 3 jours et sont dédiées à une des quatre catégories de plantes potagères : plantes-feuilles, -fleurs, -racines ou -fruits. Quand on croise tous les facteurs en jeu, on se rend compte de la complexité de la méthode. Pour s’y retrouver, mieux vaut acheter un calendrier lunaire qui établit jour par jour, la hauteur de la lune et la catégorie de plante dont il faut s’occuper.

Le casse-tête des RDV avec la lune

Par exemple, tenez : du samedi 16 mai 2015 à 14h14 au dimanche 17 mai à 23h la lune, en phase montante, se trouvait devant la constellation de l'élément feu (bélier, lion ou sagittaire) correspondant aux légumes fruits. Il était donc tout indiqué de récolter des fêves ou des pois, de greffer des pieds d'aubergine ou de semer du maïs. Mais pour planter des tomates, autre légume-fruit il fallait plutôt profiter d'une période où la lune passait devant l'une de ces trois constellations lors d'une phase descendante, soit plus tard, du 24 mai à 13h46, au 27 mai à 17h44, ou plus tôt, du 27 avril à 5h57 au 30 avril à 5 h14. Car figurez-vous que pendant la période du 7 mai à 15h39 au 9 mai, 2h51, la lune était déjà en phase montante et la période n'était donc pas propice à la plantation... Qui a dit casse-tête ? Pour peu que le jour de plantation prévue il pleuve... imaginez l'état psychique et nerveux de notre jardinier astronome. En toute situtation, on a coutume de dire que l'état du terrain ou des conditions climatiques priment sur la position de la lune. Serait-ce un aveu de faiblesse de la méthode?

Dans tous les cas, à tous les sceptiques goguenards, un petit tour sur le site calendrier-lunaire.fr ne fera pas de mal. On pourra trouver les résultats, en fonction de sa propre sensibilité lunaire, éloquents, étonnants, n'être que pure coïncidence ou relever de la fameuse théorie du complot jardinier... Dernière précision objective importante, le site vend des calendriers lunaire.

Jardiner avec la lune : essais et résultats