ABC du jardinage bio - E comme... Eau de pluie

Les forêts le savent bien, il tombe du ciel une eau idéale pour l’arrosage, abondante et gratuite. C’est un cadeau céleste qui vaut la peine d’être récupéré, stocké et réutilisé par le jardinier, même en petites quantités. Pour l’arrosage donc, mais pas uniquement.

 

L'eau de pluie, une ressource très précieuse

L’eau de pluie étant légèrement acide, son utilisation est adaptée à toutes les plantes, y compris celles de terre de bruyère, les orchidées et les plantes carnivores. A l’inverse, l’eau du robinet, souvent très calcaire, peut nuire gravement à leur développement en engendrant des carences et des chloroses. De plus, cette dernière laisse à la longue un dépôt blanchâtre inesthétique sur le feuillage ou sur le sol et provoque des encrassements des systèmes d’arrosage. L’eau de pluie, parce qu’elle est non traitée et non chlorée, est recommandée pour la préparation des extraits végétaux (purins, décoctions…) car elle n’entrave pas les processus de libération des principes actifs.

 

Flotte en stock

L’autre intérêt de l’eau de pluie, et non des moindres, c’est son abondance et sa gratuité. En fonction de la pluviométrie régionale annuelle (entre 500 mm dans le sud de la France et 1500 mm sur les reliefs pyrénéens et corses) il est possible de récupérer avec une toiture de 100 m2, entre 50 et 150 m3 d’eau par an. A condition bien-sûr de s’équiper d’un système de récupération et de stockage performant, comprenant une cuve enterrée (10 m3 et plus) et une pompe de relevage. Pour information, on compte généralement une consommation moyenne de 20 m3 d’eau par tranche de 100 m2 de jardin et par an.

 

Recupération des eaux de pluie, gare aux moustiques !

Il est donc intéressant de récupérer le moindre mètre cube d’eau, y compris avec des citernes de surfaces plus ou moins rudimentaires posés directement sous les gouttières. Mais prenez toujours soins de couvrir vos contenants d’une toile moustiquaire. Vous empêcherez ainsi les petits animaux de s’y noyer, les débris végétaux de l’altérer en s’y décomposant, et surtout, d’en faire une pouponnière à moustiques tigres.

 

Récupération des eaux de pluie, le point de vue provençal

A St Maximin, la pluviométrie annuelle tourne autour de 750 mm. Soit une collecte potentielle de 75 m3 pour une toiture de 100 m2. Pour tirer parti de l'intégralité de cette manne celeste, il faudrait envisager l'installation d'une cuve de plusieurs dizaines de mètres cubes, ce qui n'est pas évident, ni gratuit, mais parfaitement envisageable. L'important par ici étant de stocker le maximum d'eau pendant les pluies d'automne et de printemps, afin de pouvoir la réutiliser durant l'été, quand les pluies sont quasiment inexistantes. De plus, cette eau légèrement acide, est bien meilleure pour le jardin que l'eau très calcaire de nos robinets ou de nos forages.

 

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