L’association de cultures (ou culture associée) est une des techniques de base du jardinage biologique. Si elle réclame un peu d’expérience pour être totalement maîtrisée, c’est le premier échelon de la lutte naturelle contre la prolifération des maladies et des ravageurs. Et bien plus, si affinités…
Au départ, les associations de culture reposent sur les phénomènes d’allélopathie, soit l’influence, positive ou négative, directe ou indirecte, que peut avoir une plante sur la croissance et la santé d’une autre grâce aux composés biochimiques qu’elle émet dans le sol ou dans l’air. Cela peut se traduire par la faculté à éloigner certains prédateurs et maladies, à mettre à disposition des éléments nutritifs, favoriser ou perturber la croissance d'autres espèces. Ainsi, les oignons et les poireaux repoussent-ils la mouche de la carotte. Les propriétés fongicides de l’ail limitent le développement des maladies cryptogamiques. L'oeillet d'Inde est un répulsif pour les nématodes racinaires et les légumineuses fixent l’azote de l’air dans le sol au bénéfice de leurs voisins.
On associe également les plantes pour exploiter au mieux les espaces de culture, dans le but de gagner de la place ou du temps. Par exemple le maïs constitue un excellent tuteur pour les haricots à rames. Les radis, dont la croissance est très rapide, peuvent avantageusement être associés à de nombreux semis. Leur récolte, précoce, faisant office d’éclaircissage naturel. Les légumes hauts (tomates, aubergines…) apportent un ombrage apprécié des salades.
De manière plus générale, la diversité des cultures influence la richesse de la biodiversité qui elle-même contribue à maintenir les équilibres naturels. Associer des fleurs au potager attire une faune auxiliaire précieuse de butineurs et de prédateurs. Mais attention, certaines plantes font à l’inverse mauvais voisinage. Ainsi l’absinthe nuit-elle gravement à la croissance des plantes voisines et les salades végètent si elles sont plantées trop près du persil.
Culture amérindienne tradionnelle, la milpa est une pratique agricole très ancienne qui associe trois plantes : le maïs, le haricot, et la courge. Le maïs sert de tuteur aux haricots à rames. Les courges, à l'aide de leur feuillage épais, maintiennent l'humidité au pied des plantes. Et les haricots fixent l'azote de l'air dans le sol grâce à des nodules situés dans leurs racines, pour le plus grand bien de ses deux partenaires. Résultat, la milpa est la culture qui obtient le meilleur rendement agricole au monde, quand on additionne les taux de production au m2. Loin devant les cultures OGM et autres pratiques intensives...
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