Il ne fait pas bon être une herbe sur l’allée en gravier de Mr G. car chaque printemps, il y pulvérise un plein bidon de désherbant pour éradiquer les adventices qui poussent çà et là. Cette année, au lieu de faire le tour, il a ensuite traverser directement sa pelouse pour rejoindre le garage et ranger son attirail mortifère. Erreur fatale !
Pour pulvériser l’herbicide, Mr G. va de l’avant, et piétine donc au fur et à mesure les zones qu’il vient de traiter. Les semelles de ses bottes ont donc accumulé le produit, puis lorsqu’il a foulé son gazon, il l’y a redéposé. Résultat, quelques jours après son forfait, Mr G. a vu apparaitre sur sa pelouse, en guise de pas japonais chimiques, les traces de ses pieds dessinés à l’herbe morte. Aaaargh !
D’abord il est nécessaire de gratter le sol pour retirer le gazon mort, avant d’en ressemer et de recouvrir les graines d’un demi-centimètre de terreau. Malheureusement, Mr G., qui a de la suite dans les idées, a épandu un désherbant spécial « terrasse et allées », contenant un anti-germinatif, qui en se déposant dans le sol, va empêcher les graines de lever pendant plusieurs mois. Pour couronner le tout, afin de mettre toutes les chances éradicatrices de son côté, comme beaucoup de jardiniers amateurs, il a quasiment doublé les doses. On ne donne donc pas cher de son semis…
Les herbicides sont des produits polluants et nocifs, mieux donc les éviter (par la tolérance des adventices, le desherbage manuel, l'utilisation tôt en saison de desherbants naturels (acide pelargonique, vinaigre blanc) ou de desherbeurs thermiques, la pose de paillis minéraux ou organiques...). S'il s'avère impossible pour vous de s'en passer, il faut alors les manipuler avec précaution. Il est primordial de bien rincer ses outils (et ses semelles…) à l’endroit qui vient d’être traité, loin du circuit des eaux usées. Il faut porter des vêtements longs, des gants et un masque pour éviter le contact avec la peau et les muqueuses. Il est impératif de respecter les dosages, d’autant plus que dans le cas des allées ou des terrasses, généralement peu enherbées, la très grande majorité du produit se dépose sur le sol et non sur les plantes très parsemées. Le produit est donc voué en grande partie au lessivage vers les nappes phréatiques ou le système de récupération des eaux usées. Enfin, sachez que si les fabricants pouvaient vous inciter à acheter d’avantage en augmentant les prescriptions de dosage de leur molécule chérie, ils ne s’en priveraient pas. Rien ne sert donc de doubler les doses.
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